Le Républicain de l’Essonne s’engage avec IledeFrance Terre de saveurs, organisme associé à la Région Ile-de-France et présidé par le conseiller régional Gérard Hébert, pour valoriser l’identité du territoire francilien et le faire partager par tous. Cette valorisation passe par la nouvelle marque de territoire « Produit en Ile-de-France » née en 2018. Cette marque compte d’ores et déjà 1 400 produits dont un nombre important
proviennent du territoire essonnien.
L’huilerie de l’Orme Creux (HOC) sera jusqu’au 1er mars dans le hall 3 parmi les producteurs d’Ile-de-France au Salon international de l’Agriculture. Sur son stand, l’exploitation basée à Corbreuse présentera huiles, farines, biscuits et savon noir. Ce produit d’entretien à base d’huile de lin nettoie tout de manière naturelle sans polluer : vaisselle, argenterie, bois, carrelage, cuir et même nos animaux de compagnie. Un nouvel logo fera son apparition sur les produits : un ver de terre en forme de cœur entouré d’un trèfle et d’une racine.
La certification “Au cœur des sols” est apparue fin janvier. Le gérant de l’huilerie, Ludovic Joiris, aussi co-fondateur de l’APAD (Association pour la promotion d’une agriculture durable) sud bassin parisien, s’est confié sur la nécessité de la mettre en place. « Nous voulions un label dont les producteurs en Agriculture de conservation des sols soient les seuls propriétaires, que ce label ait été construit par eux, en partant de leur réalité de terrain. » Pour le président de l’association régionale, Christophe Naudin, « c’est une manière de communiquer sur nos méthodes auprès du grand public et de montrer que l’on existe ».
Des super-huiles à savourer
L’huilerie se trouve à deux pas de la mairie de Corbreuse, au sud de Dourdan. Depuis 2009, Ludovic Joris cultive sur 288 hectares : lin brun, lin doré, chanvre et caméline. De ces quatre graines sont extraites des huiles et des farines riches en oméga-3. Ces acides gras sont reconnus essentiels pour le bon fonctionnement du cerveau et l’hydratation de la peau. Il est conseillé d’en consommer tous les jours pour lutter contre le mauvais cholestérol et prévenir les maladies cardiovasculaires ou les démences comme la maladie d’Alzheimer.
Parmi les produits proposés sur le site internet de HOC, un sac découverte avec trois petits bidons d’huile de lin doré, chanvre et caméline. Une opportunité d’apporter des oméga-3 à tous les membres de la famille. Selon l’huilerie, il est recommandé aux adolescents et aux adultes de moins de 40 ans de consommer une cuillère à café (c c.) d’huile de chanvre par jour, 1 c c. d’huile de caméline entre 40 et 60 ans et 1 c c. d’huile de lin ou 2 c c. d’huile de caméline. Toutes s’utilisent exclusivement en assaisonnement et ne doivent pas être chauffées. Une fois ouvertes, il faut les consommer dans les deux mois.
Des biscuits sans gluten gourmands
Toutes les graines sont transformées en huile sur place avec la méthode de première pression à froid. Elles sont écrasées dans une presse à vis sans fin à température ambiante (voir photo ci-dessous). Les résidus solides, aussi appelés les tourteaux, sont moulus et tamisés pour devenir de la farine sans gluten.
Ludovic Joiris s’est tourné vers Les Deux Gourmands pour confectionner des biscuits avec ses farines de lin brun, lin doré et chanvre. Guillaume Caffin et Louis Bataille sont installées à Crespières dans les Yvelines, soit à 60 km de l’huilerie. « La décision de travailler ensemble s’est fait lors d’un salon de l’agriculture », explique Guillaume Caffin, co-fondateur de la biscuiterie. Leur marque est aussi labellisée “Produit en Ile-de-France”. Trois variétés sucrées et trois salées sont sorties de l’atelier de fabrication. Fort en goût, les Deux gourmands conseillent de découvrir en premier lieu les biscuits à la farine de lin brun. Les fans de sucré sont orientés vers les douceurs aux pépites de chocolat et pour ceux qui préfèrent le salé, les biscuits aux graines de moutarde. Pour les personnes qui souhaitent pâtisser eux-même, l’huilerie propose des recettes comme les financiers ou les macarons tendres à la farine de chanvre.
Agri-transformateur au cœur de la Beauce
Quoi de mieux pour la traçabilité de cultiver et transformer sur le même lieu ? Ludovic Joiris, agriculteur depuis 1999, l’a bien compris. Production, développement, vente… L’homme de 47 ans touche à tous les domaines. Une opportunité pour les consommateurs présents aux portes ouvertes de connaître toutes les étapes du semi jusqu’au produit fini. L’exploitant agricole accueille aussi le public à l’occasion des Journées du Patrimoine des sols organisées par l’APAD les 21 et 22 septembre. « Je souhaite retrouver du lien avec le consommateur et répondre à ses demandes, souligne Ludovic Joiris. Il souhaite des produits locaux, sains et plus respectueux des terres. » Fin 2017, le gérant a reçu la médaille de chevalier de l’Ordre du Mérite agricole. Le maire de Corbreuse Denis Mounoury était présent à la cérémonie pour lui remettre le fameux “poireau”. « Ludovic est très investi dans le domaine agricole. J’admire son travail de conservation des sols. C’est une belle récompense ! »
Aucun labour depuis 28 ans
Le père de Ludovic Joiris a anticipé les exigences des consommateurs d’aujourd’hui. « Pour des raisons économiques, il a arrêté de labourer les champs en 1992, confie le gérant de l’huilerie. On a repris la charrue et gardé le tracteur. Il est utilisé depuis plus de 40 ans pour les semis. » Toute l’exploitation est en agriculture de conservation des sols depuis. Les pratiques reposent sur trois règles : aucun travail du sol, végétation omniprésente et rotation de cultures diversifiées. Les vers de terre font le travail de labour. Le couvert végétal retient les nutriments nécessaires à la bonne tenue du sol. L’agriculteur élimine les mauvaises herbes en utilisant du glyphosate : « C’est le seul herbicide efficace sans travail du sol, il n’y a aucune alternative à ce jour. » Cette méthode, aussi nommée semis direct sous couvert végétal, affiche des avantages comme la préservation de la biodiversité, la baisse du bilan carbone car moins de machines utilisées ainsi que la lutte contre l’érosion et les maladies des cultures.
En 2013, Christophe Naudin, agriculteur à Maisse, était à la recherche de méthodes de culture respectueuses de l’environnement. « Je débutais et Ludovic Joiris était déjà engagé pour la conservation des sols depuis 2003, explique-t-il. Je voulais pouvoir créer un regroupement d’exploitants liés par ces pratiques d’agriculture. » Chose faite ensemble en 2014 avec la création de l’APAD sud bassin parisien. Ils font partie des 1 000 exploitants accompagnés par le réseau.
• 24, rue de l’Orme-Creux à Corbreuse
Tél. :01.60.81.21.66 ou 06.82.85.73.47
Mail : [email protected]
Facebook : @HuilerieOrmeCreux
Produits disponibles sur : www.h-o-c.fr
La Ruche qui dit oui
Portes ouvertes de l’huilerie le week-end des 25 et 26 avril
Retrouvez l’intégralité de cet article dans nos éditions papier et numérique du jeudi 27 février ou sur cafeyn.co.