Un court-métrage qui dénonce les violences faites aux femmes a été tourné au commissariat d’Evry.
Une de ses amies a subi les coups de son mari, Noura Bellili en a fait un court-métrage intitulé Libre. Trois minutes et 50 secondes durant lesquelles le spectateur est plongé au cœur d’une violence qui touche aujourd’hui 216 000 femmes par an en France : la violence conjugale. Mais dans ce film, pas d’ecchymose, pas de visage marqué, pas de bosse. Si aujourd’hui, la plupart des clips qui dénoncent ces violences montrent des femmes abimées et défigurées, Noura explique avoir voulu dénoncer ces coups sous une autre forme. Plutôt que de les montrer, il fallait les suggérer. « J’aimerais que ce film ait un impact sur les plus jeunes. La réalisatrice, Pauline Garraud, voulait exprimer cette violence autrement que par l’horreur », explique celle qui est à l’initiative de ce film. Les images montrent une femme, incarnée par Ilana, une danseuse, gesticulant et s’agitant sur une musique originale de Raphaël Garraud. La danseuse emmène le spectateur au cœur de l’histoire vraie d’une femme, qui, pendant 15 années, a vécu sous les coups de son mari.
Une cellule pour renforcer l’idée de l’enfermement
Et au dessus de ses images, pour guider : une voix. Celle de Noura Bellili qui a écrit le texte et qui a recueilli le témoignage de son amie. Le clip a été tourné au commissariat d’Evry, qui a très vite accepté la demande de tournage. « Nous voulions une celulle pour renforcer cette idée d’enfermement. Lorsqu’une femme est victime de violence conjugale, elle est coincée dans son quotidien. » Le film a été réalisé dans le cadre du concours de court-métrage No gynophobie. En moins de cinq minutes, les participants doivent tenter de répondre à la question suivante : C’est quoi la gynophobie pour toi ? Le 6 mai, les 10 meilleurs films seront sélectionnés pour la phase finale du concours. Le gagnant sera ensuite décoré d’un prix à Cannes.
Plus d’informations à retrouver dans notre journal ou notre édition numérique du jeudi 5 mai (exceptionnellement dans les kiosques mercredi 4).
