Deux bassins suivis par le Syndicat de l’Orge sont concernés par la présence de cyanobactéries, un phénomène naturel, localisé et cyclique qui revient deux à trois fois par an. La vigilance est de mise pour les promeneurs, les pêcheurs et les propriétaires de chiens.
En Essonne, le Syndicat de l’Orge a mesuré des niveaux de cyanobactéries élevés sur deux sites : les bords du bassin de Carouge à Brétigny-sur-Orge et ceux du Petit-Paris à Leuville-sur-Orge (données du 2 août 2022). Il est recommandé d’éviter tout contact avec l’eau, d’être vigilant à la pêche et de garder les chiens à distance des abords.
En contact avec la peau ou d’ingestion, ces micro-organismes provoquent maux de tête, diarrhées, vomissements, irritations de la gorge et des oreilles, conjonctivites, sensation de fatigue, vertige voire des convulsions. En cas d’apparition de ces symptômes dans les 24 à 48 heures, il est impératif de consulter un médecin ou un vétérinaire.
Comment se développent les cyanobactéries ?
Les cyanobactéries sont les premiers organismes à avoir fabriqué de l’oxygène et permis l’existence de plusieurs formes de vie. Aussi appelées les « algues bleues », elles se développent dans les eaux stagnantes où elles libèrent des cyanotoxines lorsque l’équilibre écologique du bassin se fragilise. Elles ont besoin de lumière, de chaleur et de nutriments. Quatre facteurs sont à l’origine de la prolifération : la hausse de la température de l’eau, l’ensoleillement important, le manque de prédateurs comme les zooplanctons marins et l’augmentation des quantités d’azote et de phosphore provenant des eaux usées déversées illégalement dans les bassins.
Quand ont lieu les contrôles ?
Le Syndicat de l’Orge travaille tout au long de l’année pour préserver l’Orge, un fleuve qui traverse 65 communes de l’Essonne et neuf communautés d’agglomération. Cela représente 463 km² de bassin-versant, 420 hectares d’espaces naturels et 280 km de cours d’eau. Il peut compter sur PixStart, un suivi en continu par satellite de la qualité des eaux de surface en détectant l’arrivée des cyanobactéries en amont et de mesurer avec précision leur quantité à l’aide d’une intelligence artificielle.
Comment lutter contre les cyanobactéries ?
Il n’y a pas de solution miracle pour agir immédiatement. Les solutions se font sur le long terme. Franck Boittin, directeur général adjoint du Syndicat de l’Orge, souhaite sensibiliser le plus grand nombre : « Pour remédier à ce phénomène, il faut rétablir l’équilibre écologique du bassin. Comment ? En luttant contre les apports d’eaux usées qui se déversent dans les bassins. Elles proviennent des réseaux d’assainissement non-conformes. Les riverains doivent être conscients qu’il s’agit de la cause principale du dérèglement. »
Le Syndicat de l’Orge revient aussi sur un point important : « moins il y a d’eau dans les bassins, plus vite elle se réchauffe et pour maintenir un bon niveau durant l’été, il faut préserver les zones humides ».