Lundi 4 mai avait lieu la troisième audio-conférence des maires de l’agglomération de l’Etampois Sud-Essonne (CAESE) depuis le début du confinement avec le président de l’agglomération Johann Mittelhausser.
Après 4h de réunion, les élus ont trouvé un accord sur un plan de sortie de crise d’un montant de 2 millions d’euros. « Les points budgétaires passeront au conseil, qui aura lieu pour l’instant au plus tard au fin juillet. Les autres décisions seront prises dans le cadre de l’ordonnance du 1er avril visant à assurer la continuité du fonctionnement des institutions locales », précise Johann Mittelhausser, président de la CAESE.
La volonté est claire, il faut agir rapidement pour le territoire, et cette action sera significative. Ce sont ainsi 2 millions d’euros qui ont été dégagés sur le budget 2020 pour ce plan de relance. Sur cette somme, 1 million sera utilisé par l’agglomération et l’autre sera attribué aux 37 communes membres du territoire. « Un groupe de travail va travailler sur les modalités d’attribution des sommes aux communes, avec quelques critères souples et l’obligation d’avoir dépensé ces sommes avant décembre 2021 », indique le président.
Ces 2 millions d’euros permettront donc de soutenir et relancer l’économie locale. Pour cela plusieurs mesures vont être mises en œuvre par l’agglomération :
- Pour les petits commerces : la CAESE va s’associer avec l’association loi 1901 Vitrines de France. « On a vu dans cette crise la complémentarité du numérique et l’impact positif du web pour ceux qui y avaient une présence. Il nous semble pertinent d’accompagner et de pousser les commerces de proximité dans ce sens en leur permettant d’être présent en ligne ». Présence sur le web, création d’une application mobile, création d’une carte de fidélité unique pour le territoire à un coût 0 pour les commerçants sont prévus. Objectif : continuer à consommer local après le confinement.
- 100 000 euros de bons d’achats pour les soignants et personnels de 1re ligne. Dans le cadre de l’adhésion à Vitrines de France, l’agglomération va offrir des bons d’achats à toutes les personnes du territoire qui étaient en première ligne. Ces 100 000 euros pourront être dépensés uniquement dans les commerces de proximité.
- Pour les petites entreprises : « L’agglomération va participer au fonds résilience pour les entreprises de 0 à 20 salariés qui n’ont pas droit au prêt de l’Etat. Il s’agit de réparer le trou dans la raquette qui existe aujourd’hui et accompagner le redémarrage de ces entreprises », détaille le président.
- Accompagner les entreprises : « Chez nos commerçants où petites entreprises, certains ne savent pas vers qui se tourner ou de quels dispositifs ils peuvent bénéficier. Ils ont besoin d’un accompagnement spécifique pour négocier leurs prêts, avec leurs fournisseurs ou préparer un redressement judiciaire. J’ai demandé à la Maison de la justice et du droit d’organiser des permanences pour les professionnels, en lien avec Tribunal de commerce afin de les accompagner et d’éviter des dépôt de bilan faute d’avoir été informés ».
- Soutien numérique aux élèves : avec l’Education nationale, 70 familles sur les 37 communes de la CAESE ont été identifiées pour leur absence d’équipement numérique. Alors que l’enjeu de l’apprentissage distanciel continuera à se poser en septembre, la CAESE a commandé 80 tablettes équipées de puces 4G permettant à ces familles dont les enfants sont en écoles élémentaires d’assurer la continuité pédagogique. Le prêt est prévu pour l’instant jusqu’à la mi-septembre.
- Une agglomération apprenante : développement de contenus numériques pédagogiques à destination des enseignants et des élèves. Grâce au service culturel du territoire labellisé Pays d’Art et d’Histoire des contenus pédagogiques seront créés pour participer à l’effort national Nation apprenante.
- Développer le tourisme : alors que les déplacements risquent d’être limités encore longtemps, l’Etampois Sud-Essonne a une carte à jouer en tant que destination touristique. Seront ainsi créés des pack week-ends et courts séjours autour de thématique tels que « escapade en amoureux », « séjour gourmand », « patrimoine et tradition », « virées insolites », etc…
Tout cela sera mis en œuvre via un budget remodelé pour l’année 2020. Celui-ci se trouve impacté par la perte de participation des familles liée à l’effondrement de la fréquentation des services en cours et à venir et également de la perte de subventions de partenaires liée au fonctionnement de ces mêmes services. Des dépenses inférieures liées à l’arrêt des services affectent également le budget. « Entre ces économies mécaniques et l’effort budgétaire nous dégageons 1 million d’euro sur le budget 2020 », précise le président.
Mais c’est en 2021 que l’impact financier sera le plus fort. « Sur le budget 2021 nous aurons une chute des recettes importante avec une diminution des rentrées fiscales de la CVAE et de CFE. Les évaluations aujourd’hui vont de 300 000 euros de rentrées au moins à 1 million pour le scénario le plus pessimiste », annonce Johann Mittelhausser.
Avec un désendettement moyen 4 ans et demi, il rappelle que la CAESE dispose encore de marges de manœuvre. Ce plan de relance est sur l’établi depuis le début du confinement le 18 mars dernier et le président de la CAESE salue à la fois le travail des agents et celui collectif des élus des 37 communes.
« Nous avons eu des services qui ont compris l’enjeu. Je les remercie vraiment pour ce travail utile et nécessaire. Ce plan ne prétend pas tout résoudre mais nous nous devions de de proposer des choses. Il est également révélateur d’une agglomération qui travaille en collectif, c’est notre reflet », conclut Johann Mittelhausser.