Jugé pour l’assassinat de son beau-fils la nuit du 30 juin au 1er juillet 2000, Sylvain Sellam n’a pas su convaincre. L’avocate générale a requis 30 années de réclusion, assortis d’une période de sûreté de 15 ans.
Les deux alibis de l’accusé n’ont pas réussi à persuader l’accusation de son innocence.
D’une part le beau-père ne cesse de répéter qu’il n’était pas là le soir du drame, logeant chez une amie, Geneviève, à Saint-Maurice-Montcouronne. Celle-ci avait d’abord confirmé avant de se rétracter. A la barre, cette femme de 70 ans aujourd’hui était revenue sur sa première audition, affirmant qu’il avait bien été chez lui. Des changements de versions qui ont alerté l’avocate générale.
Un handicap « sursimulé »
D’autre part, Sylvain Sellam estime qu’il n’aurait pu commettre cet assassinat à cause de sa paraplégie des jambes qui l’obligerait à se déplacer en fauteuil roulant. Un handicap qui a été remis en question durant les cinq jours de procès. Un certificat médical établissait pourtant cet handicap, des examens auraient été réalisés mais ces documents n’ont jamais pu être retrouvé.
Cinq expertises et contre-expertises diligentées tout au long de l’instruction, n’ont cependant pas permis d’établir la réalité, l’accusé ayant refusé les examens complémentaires (IRM, électromyogramme, électroencéphalogramme). D’ailleurs, la cause de ce potentiel handicap aurait varié au fil du temps : Tumeur, chute de 17 mètre, accident de voiture… De nombreuses personnes ont, en plus, témoigné l’avoir vu marcher, grimper sur une échelle, soulever des gravats… Un expert a évoqué, durant l’audience, la « sursimulation » de son handicap.
Une balle dans la tête
La nuit du 30 juin au 1er juillet 2000, le corps de Julien, 17 ans, avait été retrouvé dans la cave de son immeuble à Massy, une balle dans la tête. Il est décédé de ses blessures le 7 juillet, sans reprendre connaissance.
Quelques heures plus tôt, un ami de Julien aurait vu son beau-père, Sylvain Sellam, l’attendre dans le hall. Il se serait dirigé dans le couloir menant aux caves avec la victime. Là, le témoin aurait entendu des bruits de bagarre, le son d’un corps qui tombe dans les escaliers puis un coup de feu. La relation entre Julien et son beau-père était ponctuée de différends parfois violents, et en venaient souvent aux poings.
Sylvain Sellam retournera ce soir en prison. Il a été condamné en appel à 15 ans de réclusion pour la séquestration de son ex-compagne, en 2008. Il s’est pourvu en cassation.
C. Mispoulet, avec AFP
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