Première présentation de l’exposition « Hymne à la rivière » à Yerres

La municipalité d’Yerres a organisé ce jeudi 8 septembre une première présentation de l’exposition «Marie-Thérèse Lanoa : Hymne à la rivière» qui se déroule à l’Orangerie de la propriété Caillebotte du 10 septembre au 6 novembre 2016.

Un «Hymne à la rivière»… une exposition qui porte bien son nom. Au cœur de sa peinture, l’eau a toujours été une source d’inspiration pour Marie-Thérèse Lanoa. Pendant près de 50 ans, de 1911 à 1961, l’artiste n’a cessé de peindre la demeure familiale qu’elle occupait avec ses enfants puis ses petits-enfants, la rivière, les promenades en barque, les baignades et les jeux d’eau. L’Yerre, la Seine et ses péniches, enfin la mer, à Carteret, ont nourri sa créativité.

L’œuvre de Marie-Thérèse Lanoa, c’est aussi le jardin, la nature, l’environnement qui entoure la maison. Et les portraits qu’elle a réalisé, comme ceux de ses petits-fils, dont deux sont venus à cette présentation. «Un grand sentiment de paix se dégage de ses tableaux, confie Bruno Stahly, l’un des petits-fils. Ou bien les personnages lisent, ou bien ils se reposent, cousent… ils rêvent. En même temps, sa peinture est faite avec beaucoup d’énergie. Elle est très vigoureuse, on voit le geste du peintre. Marie-Thérèse a réalisé que cette peinture était comme une écriture».

Une artiste-peintre, mais aussi une épouse, une mère, une maîtresse de maison. Marie-Thérèse Lanoa ne cherchait pas la notoriété. Plus qu’un simple loisir, la peinture faisait partie intégrante de son quotidien. Son travail artistique tendait vers la famille, la tranquillité du quotidien, les paysages familiers. Un véritable travail sur l’ombre et la lumière se dégage de ses tableaux, où l’eau se mêle à la nature verdoyante et aux personnages apaisés.

La baignade, 1924, Huile sur toile, signé, 142 x 170 cm (en cours de restauration)
La baignade, 1924, Huile sur toile, signé, 142 x 170 cm

A son actif, plus de 650 toiles, aquarelles, gouaches, dessins, dans un style unique, comme l’explicite son petit-fils. «Je ne parlerais pas de style, mais plutôt d’influences. Dans les années 1900-1905, Marie-Thérèse a d’abord été influencée par l’impressionnisme, mouvement artistique de l’époque. Pendant la guerre, elle est passée à côté du cubisme. Ses sources d’inspiration ont été des peintres comme Henri Matisse, André Derain ou encore Pierre Bonnard, car la peinture de ce dernier est une peinture de l’intimité, des intérieurs, une peinture soigneusement composée qui montre la vie intime d’une maison

Le travail de Marie-Thérèse Lanoa a été salué en juin 1987 à l’occasion d’une rétrospective de ses principales œuvres organisée par l’atelier André Mare, à Paris. En 2002, le musée de Bernay a exposé une rétrospective des œuvres de l’artiste intitulée «L’Intimité du peintre». Et c’est ainsi qu’en 2016, la ville de Yerres réunit cinquante oeuvres de l’artiste à la Propriété Caillebotte, lieu emblématique pour l’impressionnisme, non loin de la demeure qui fut celle de Marie-Thérèse Lanoa.

Liane Courté