Portrait : Thomas Da Costa, une saison de fada*

En une saison, le natif de Quincy-sous-Sénart Thomas Da Costa (26 ans) a connu sept entraîneurs différents en naviguant entre le groupe professionnel et la réserve de l’Olympique de Marseille.

« Si je devais résumer ma saison à l’OM ? C’est une remise en question permanente. » La vie à l’Olympique de Marseille n’a jamais été un long fleuve tranquille. Le latéral gauche essonnien Thomas Da Costa peut en témoigner. Arrivé à l’intersaison sur la Canebière en provenance du Sainte-Geneviève Football Cub (N2), le défenseur formé au Racing Club de Lens avait pour mission d’épauler les jeunes pousses de la réserve de l’OM en National 3. « Je connaissais très bien le coach Fabrice Vandeputte, car je l’avais eu à Lens et à Bourg-Péronnas. C’est lui qui est à l’origine de ma venue », explique l’ex-joueur de l’Olympia Agnonese en Italie (D4), dont la saison fut longue et compliquée avec la réserve de l’OM. Lanterne rouge de la poule A de National 3 au mois de décembre, les « minots » ont réussi à se sublimer pour renouveler leur bail. Un maintien acquis grâce à l’arrivée de Jean-Pierre Papin à la tête de l’équipe réserve. « En décembre, on est derniers. Le club décide alors d’écarter l’entraîneur Fabrice (Vandeputte). J’étais dégoûté pour lui. Il était conscient de nos qualités, mais malheureusement, c’est le terrain qui parle. Après quelques semaines avec Miguel Alonso, c’est Jean-Pierre Papin qui prend le relais. Il a ramené de l’humain et son expérience de joueur. Au final, on termine troisièmes de notre groupe. Je ne pourrais pas t’expliquer ce qui a vraiment changé, mais le groupe a su être solidaire tout au long de l’année. C’est réellement le groupe qui a fait notre force. »

« Une remise en question permanente »
En parallèle des séances et des matchs avec l’effectif du National 3, Thomas Da Costa s’entraîne régulièrement avec le groupe professionnel. D’abord avec le tacticien espagnol Marcelino, le volcanique italien Gennaro Gattuso, le pompier de service local Pancho Abardonado et enfin l’expérimenté Jean-Louis Gasset. Là aussi, il aura dû s’adapter à différents types de coaching avec des techniciens aux pensées divergentes. « Marcelino était quelqu’un d’assez froid, pas proche de ses joueurs. Il travaillait la tactique et déléguait beaucoup à ses adjoints. Gattuso c’était différent. On était 40 à l’entraînement, on avait un rôle de sparring. C’était des courtes séances, mais c’était une heure à bloc. Pancho était un peu plus attentif à nous, car il connaissait un peu plus les joueurs de la réserve. Gasset ne faisait pas jouer les jeunes, la seule fois où on l’a eu, c’est lors d’une opposition en interne entre les pros et la réserve, résume le natif de Quincy-sous-Sénart qui a beaucoup appris au contact de l’effectif professionnel. C’est plus rapide et plus technique. C’est un ton au-dessus. Ce sont des machines. Ça ne râle pas et ça bosse. »

Un nouveau challenge à l’étranger ?
Si Thomas Da Costa avait l’opportunité de poursuivre d’une année l’aventure phocéenne, l’ancien défenseur génovéfain a pourtant décidé de quitter la Provence. « J’ai vécu beaucoup d’émotions dans ce club qui pour moi fait partie des plus grands clubs français. J’habitais dans le 10e arrondissement de Marseille donc pas loin du Stade Vélodrome. J’ai vécu des belles soirées avec des ambiances indescriptibles. Quand on m’a contacté, Je ne pouvais pas dire non. Je ne regrette pas, confie Thomas Da Costa, qui a progressé vitesse grand V d’un point de vue technique et mental. Avec tous ces changements d’entraîneurs, tu es en remise en question permanente. C’est un peu comme si je sortais d’une machine à laver (sic). A 26 ans, j’ai encore appris des choses sur moi que je ne connaissais pas encore. Je me suis rendu aussi compte que la marche entre la N2 et les pros n’est pas si élevée que ça. Certes il y a un gap, mais il est atteignable. Avec du travail et de la rigueur, tout est possible. »
Sans club depuis le mois de juin, Thomas Da Costa est à l’heure actuelle toujours à la recherche d’un nouveau projet. « Peu importe le pays, je veux retrouver un contrat pro et dans une structure professionnelle si possible. »

Jérémy Andrieux
*de fou

Jérémy Andrieux
Jérémy Andrieux
Journaliste sportif pour le Républicain de l'Essonne.