Portrait en Essonne : les artistes de Ter.R.O.Feu mêlent les éléments pour lutter contre le cancer du sein

Le collectif d’artistes Ter.R.O.Feu encourage le dépistage du cancer du sein toute l’année.

Ter.R.O.Feu, prononcez chaque lettre et vous comprendrez que ce nom comporte les quatre éléments : terre, air, eau et feu. C’était le nom d’artiste de Pascal Lopez, président de l’association, avant de la créer. Ce sont quatre éléments indispensables pour façonner des bustes. Ils sont ensuite exposés pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein.

L’Institut national du cancer est formel : cette tumeur est la première cause de décès chez les femmes. Dans 60 % des cas, la maladie est détectée à temps. La prévention est primordiale et le collectif Ter.R.O.Feu l’a bien compris.

L’aventure de l’association a démarré en 2017 quand C.Raf, artiste-peintre et ami de Pascal Lopez, a travaillé sur un buste créé par le sculpteur. Ce dernier ressentait le besoin d’agir à sa façon pour lutter contre cette maladie qui touche plus de 900 000 personnes en France.

En octobre 2018, les expositions démarrent. Depuis, l’association a réuni une vingtaine d’artistes autour de cette bonne action. On retrouve Pascal Lopez, sculpteur à Guigneville-sur-Essonne, Sylvie Men, peintre à Corbeil-Essonnes, Gilles Chabrerie, sculpteur à Ris-Orangis, Pascale Peterlongo, pastelliste à Mondeville, Quentin Kheyap, photographe à Moigny-sur-Ecole, C.Raf, peintre à Orveau, Didier Gaignon, céramiste à Chevannes, Patricia Cabillon, pastelliste au Plessis-Pâté et Florence Martini, pastelliste et sculptrice à Moigny-sur-Ecole.

L’association expose trois à quatre fois par an, essentiellement en octobre. Ce mois est dédié à la lutte contre le cancer du sein. Les événements pour récolter des dons se multiplient. Pour l’association, la sensibilisation au dépistage du cancer du sein, c’est tout au long de l’année. Seules deux Essonniennes sur trois se font dépister pour le cancer du sein selon la Caisse primaire d’Assurance maladie de l’Essonne.

Ter.R.O.Feu propose des expositions de bustes réalisées à quatre ou à six mains. Le sculpteur Pascal Lopez conçoit les silhouettes en raku et un ou deux artistes, sensibles à la cause, ajoutent leur touche, leur sensibilité. Tous sont bénévoles. « L’aventure est belle, le projet est excellent, chaque buste est différent et tout part du cœur, on se dépasse tous à travers ces bustes », confie Pascale Peterlongo, pastelliste.

Le terme « raku » veut dire « cuisson confortable et heureuse » en japonais. Il s’agit d’une technique datant du milieu du
XVIe siècle. Les pièces en céramique sont mises à cuire une première fois. Elles sont ensuite recouvertes d’un émail, puis remises à cuire une seconde fois dans un four à gaz. Dès que le four atteint les 980 degrés, le céramiste récupère l’objet encore brûlant. Le choc thermique fait que l’émail se craque. La pièce finit par être enfumée, puis plongée dans l’eau. Cette année, Pascal Lopez a réalisé un buste masculin qu’il a appelé « 1 % ». Car, 1% des hommes sont touchés par cette maladie.

« On cherche à faire de beaux bustes qui attirent le regard et qui ne blessent pas les personnes touchées par cette maladie, précise Sylvie Men. Je me souviens que lors d’un salon des créatrices à Villabé, une femme de 70 ans est restée bloquée devant notre stand. Nos œuvres touchent au plus profond. » Une dizaine de bustes sera exposée à la Maison de la prévention et de la santé à Fontainebleau toute la première semaine d’octobre. Ensuite, l’exposition se déplace à la recyclerie du Gâtinais à Prunay-sur-Essonne jusqu’à la fin du mois. Le 22 octobre, la fête de la pomme de Vayres-sur-Essonne accueillera d’autres bustes.

« L’essentiel, c’est que le regard s’y pose et que l’on en parle », souligne Pascal Lopez. A noter, qu’il est conseillé de s’auto-palper ou de demander une palpation chaque année dès l’âge de 25 ans. Le Centre régional de coordination des dépistages des cancers en Ile-de-France envoie tous les deux ans un courrier pour encourager les femmes de 50 à 74 ans à faire une mammographie. L’examen radiologique est pris en charge à 100% par l’Assurance maladie.

Les bustes peuvent être achetés ou loués le temps d’une exposition. L’argent récolté est reversé à une association locale qui a un projet en lien avec la lutte contre le cancer du sein ou un projet coup de cœur. Ter.R.O.Feu s’est rapproché dès ses débuts des Fées de l’Espoir de Saint-Vrain avec Chrystelle Coché, puis des Roses esperança, créée par Eva Fernandes, la fille de Chrystelle après la fermeture de la précédente organisation. Le collectif a participé, par exemple, au financement de la goélette
pour que le groupe puisse embarquer une personne en situation de handicap dans des courses caritatives.

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Aurélie Corvisy
Aurélie Corvisy
Journaliste dans le Sud de l'Essonne. Elle travaille au sein de la rédaction depuis 2019. Pour lui proposer un sujet d'article sur son secteur : [email protected].