Originaire de Toulouse, Hervé Martinez a posé ses valises en Essonne il y a maintenant vingt ans. Le 21 janvier prochain, cela fera huit ans qu’il préside l’Union nationale des Combattants de Milly-la-Forêt et Environs, la section de l’Essonne comptant le plus grand nombre de jeunes porte-drapeaux.
Depuis tout petit, Hervé Martinez nourrit un rêve : intégrer l’armée pour servir son pays. Dans sa famille, personne n’appartient au monde militaire, mais son engouement est clair. À l’âge de 17 ans, il franchit le pas et rejoint l’École Nationale des Techniques des Sous-Officiers d’Active (ENTSOA) dans le Puy-de-Dôme. Les débuts sont rudes : ses notes ne suivent pas et ses parents sont convoqués. Pourtant, cet obstacle devient un tournant. « J’ai appliqué la devise de l’école : s’élever par l’effort. » Grâce à une détermination sans faille, il achève sa formation et devient sous-officier, avec, sous ses ordres, dix soldats.
Affecté à Maisons-Laffitte, en logistique, Hervé entame une carrière qui le mène aux quatre coins du monde. Malgré une surprise initiale – la proximité avec Paris, qu’il espérait éviter –, il garde un très bon souvenir de cette époque : « Ce furent mes plus belles années, de 1992 à 1998, j’étais toujours volontaire pour partir. » De mécanicien, il progresse au rang de chef d’équipe mécanique et multiplie les missions : Centrafrique, ex-Yougoslavie, et bien d’autres. Il se souvient particulièrement d’un retour à Sarajevo, dix ans après une première mission marquée par la guerre : « Voir Mostar et son pont reconstruit, des gens vivant à nouveau, c’était une fierté immense. On savait que notre présence avait compté. »
De 1998 à 2015, il se retrouve muté au 121e Régiment du Train à Montlhéry, en Essonne. Le sergent Martinez enchaîne les opérations de maintien de la paix et de lutte contre des menaces variées : l’orpaillage illégal en Guyane, la coopération militaire au Gabon, sécurisation au Kosovo ou au Liban ou encore la lutte contre le terrorisme au Mali avec l’opération Serval. Les missions durent en moyenne entre quatre et six mois et il applique ce qu’il a appris. « Dans ce métier, il faut une vigilance de chaque instant, pour soi et pour les autres. » Avant de quitter les rangs, il a eu l’opportunité de défiler sur les Champs Elysées pour la Fête nationale le 14 juillet 2015, un souvenir impérissable ! « C’était la première fois que des camions de dépannage défilaient. Il y avait nous, le 121e Régiment du Train de Montlhéry et Auxonne », se souvient-il. La même année, après une ultime affectation au sein de l’état-major pour préparer son installation à l’Hexagone Balard, il quitte l’armée pour créer une entreprise d’électricité domestique tout en conservant son statut de réserviste. Cette double vie lui permet de participer, notamment, aux missions Sentinelle à Lyon et Marseille.
Depuis le 21 janvier 2017, Hervé Martinez met son énergie et ses qualités humaines au service de l’Union nationale des Combattants de Milly-la-Forêt et Environs (UNC). Toujours en uniforme, arborant 12 médailles, dont la croix du Combattant remise aux militaires qui ont passé plus de 90 jours dans un pays dit hostile, il orchestre cérémonies et commémorations dans une dizaine de communes de la communauté des Deux Vallées : Milly-la-Forêt, Boigneville, Buno-Bonnevaux, Courdimanche-sur-Essonne, Gironville-sur-Essonne, Maisse, Moigny-sur-Ecole et Prunay-sur-Essonne. « Je souhaite que chacun, quel que soit son âge, comprenne l’importance du devoir de mémoire et des valeurs républicaines », explique-t-il.
Sous son impulsion, l’association compte désormais une vingtaine de jeunes porte-drapeaux, âgés de moins de 18 ans, un record dans le département de l’Essonne. En collaboration avec des écoles, les bénévoles enseignent aux élèves le protocole des commémorations, les symboles de la République ou encore l’histoire du Bleuet de France. « Les enfants sont curieux et c’est notre rôle de leur transmettre ce savoir avec pédagogie », confie Hervé.
Loin de se limiter aux cérémonies officielles, l’UNC milliacoise cultive un esprit d’entraide et de convivialité. Chaque année, elle organise banquets, barbecues et, depuis l’an dernier, une soirée Beaujolais nouveau, qui a réuni 130 participants au centre culturel Dumas à Maisse. Mais c’est surtout l’aide aux anciens combattants et à leurs familles qui tient à cœur à Hervé Martinez et son équipe. Qu’il s’agisse d’accompagner des démarches administratives, de visiter des hôpitaux ou de soutenir les veuves, l’UNC est toujours présente.
« Je ne pourrais rien accomplir sans mes bénévoles. C’est l’esprit de cohésion qui fait vivre l’association, et j’espère qu’il perdurera longtemps », conclut ce président attentif, généreux et attaché aux valeurs de solidarité.