La mairie de Chevannes, avec le soutien d’élus du Val d’Essonne, a organisé une réunion publique pour clarifier le projet de la desserte du Val d’Essonne.
Un temps pour s’expliquer. Menneçois, Chevannais, vous êtes concernés. Près d’une centaine de personnes ont assisté à la réunion publique au sujet de la portion de la desserte du Val d’Essonne entre Chevannes et Mennecy. La salle du Conseil était comble avec une cinquantaine de participants assis et les autres restés debout au fond et sur les côtés des rangs.
La desserte du Val d’Essonne, dont le principe a été adopté en 2007, comprend des aménagements routiers importants ayant pour but de désengorger le centre de Mennecy et d’assurer une liaison entre la route départementale 74 à Chevannes et la RD 191 sur Ormoy avec une desserte au niveau de l’échangeur de l’autoroute A6 depuis la RD 948 au Coudray-Montceaux.
Les deux premières tranches finalisées, la 3e en étude
Depuis 2018, les deux premières tranches de la desserte ont été réalisées. De nouvelles routes sont dorénavant ouvertes à la circulation au niveau des zones d’activités commerciales des Haies blanches au Coudray-Montceaux et de Montvrain II à Mennecy pour rallier l’autoroute. La troisième tranche, entre Mennecy et Chevannes, est en cours d’études.
Mais, sur deux tracts distribués mi-décembre dans les boîtes aux lettres des Chevannais, le projet est décrit comme acté. Un plan montre le tracé d’une nouvelle route longeant l’aqueduc de la Vanne et traversant la plaine agricole de Chevannes, ce qui a alarmé les destinataires et les élus concernés par le projet. La Lettre de Chevannes Patrimoine et Environnement (CPE) et le courrier sous la bannière d’Europe Ecologie les Verts (EELV) ont poussé les élus du Val d’Essonne à organiser une réunion publique pour « rétablir la vérité après la diffusion de ces tracts mensongers ».
Le tracé doit être discuté après les phases d’études
Il s’agit d’un schéma de principe où aucune décision n’est actée. « Nous sommes à la phase de consultation où l’on réfléchit encore aux besoins actuels et à la faisabilité du projet », explique Patrick Imbert, président de la communauté de communes du Val d’Essonne (CCVE). « Le projet est inscrit au SDRIF-E (ndlr : schéma directeur environnemental) de la région Ile-de-France afin de permettre des études et ainsi ouvrir une chance au projet, cela ne veut pas dire que le tracé est définitif, appuie Jean-Philippe Dugoin-Clément, maire de Mennecy. Les 2/3 de la longueur initiale prévu sur le schéma de principe n’est pas repris, car il n’est plus conforme au plan de zéro artificialisation nette avec le moins d’artificialisation et d’utilisation agricole possibles. » Il faut que le projet préserve aussi bien les habitants du quartier des Levitt à Mennecy que ceux du centre-bourg de Chevannes.
Des habitants et des agriculteurs inquiets
La phase de concertation avec les principaux concernés, les habitants, les entreprises et les élus, devrait avoir lieu dans plus de deux ans. « Notre objectif est de faire un projet cohérent, responsable d’un point de vue mobilité et respectueux de l’environnement », tente de rassurer le maire de Chevannes, Sami Ben Ouada. Les habitants de Chevannes sont invités à déposer leur questionnement en mairie d’ici mi-janvier afin de transmettre les écrits au bureau de conseil Ingérop en charge du dossier.
Parmi les participants, des agriculteurs peinés par la situation. « Je loue des terres agricoles alors je n’ai malheureusement pas mon mot à dire, confie Frédéric Bouché, gérant de la Ferme solaire. Au Coudray-Montceaux, on nous a mis devant le fait accompli et à Chevannes, on sera forcément impacté. J’ai 55 ans, je suis proche de la retraite, mais je veux défendre les plus jeunes, comme mon fils de 30 ans. Qui dit moins de terres, dit moins de rendements… »
Les élus d’opposition respectivement de Chevannes et Mennecy, Pascale Amiot et Patrick Polverelli, ont tenté de poser des questions et d’interpeler le public sur les conséquences de ce projet. L’élu EELV menneçois a tenté d’évoquer la construction d’un entrepôt Chronopost le long de la desserte du Val d’Essonne qui lui fait craindre une circulation dantesque. « C’est un projet sur Montvrain II qui permettrait la création de 1 000 emplois », a conclu le maire de Mennecy.
Pour en savoir plus
En 2019, l’ancien maire de Chevannes s’inquiétait du tracé de la desserte du Val d’Essonne.
Dans notre article publié dans l’édition du 7 mars 2019, la précédente majorité municipale, dont a fait partie Pascale Amiot, aujourd’hui dans l’opposition, espérait à l’époque modifier le tracé. « La déviation, je suis pour, mais il faut qu’elle soit pensée avec moins de nuisances olfactives, agricoles et environnementales, a commenté Jacques Joffroy, maire de 2014 à 2020. Tout doit être pris en compte, car le schéma de principe apporte beaucoup de nuisances sur le village ». A l’époque, l’édile avait proposé un nouveau tracé qui contournait Chevannes, mais impactait les Menneçois du quartier Levitt. Jean-Philippe Dugoin-Clément avait déjà refusé ce nouveau tracé.