MMA : Plongez au cœur de l’octogone de Corbeil-Essonnes

Le Palais des Sports de Corbeil-Essonnes était bien garni samedi dernier pour le gala MMA intitulé Zodiac Fighting Championship II de la Team Zodiac 91.

Il est un peu plus d’une heure et demie du matin lorsque l’événement tant attendu se produit enfin. Oualy Tandia s’avance sur le sol du Palais des Sports de Corbeil-Essonnes. Dans les tribunes, ils sont encore nombreux à avoir conservé de l’énergie pour encourager l’enfant du pays. Quelques rappels au calme du speaker et un combat plus serré que prévu plus tard, l’annonce de la décision des juges tombe : pour son dernier combat amateur, Oualy Tandia sort vainqueur de la rencontre. Le Palais des Sports exulte. Accompagné de sa mère, le combattant se fend d’un petit discours dans la cage, et les gradins se vident peu à peu. Il est alors deux heures du matin, le terme éruptif d’une longue soirée attendue de longue date par les Corbeillois, sans doute ressortis avec des étoiles dans les yeux.

Un protocole digne d’une cérémonie
Car oui, la soirée fut longue. Pour son installation symbolique dans son fief de Corbeil-Essonnes, la Team Zodiac 91 avait prévu large :
vingt et un combats, avant de laisser entrer dans la cage l’idole locale pour le « Main Event » (ndlr : le combat principal, dans le jargon des sports de combat). Pour chacun de ces affrontements, un cérémonial réglé au millimètre. D’abord, l’entrée des artistes. Venus de la salle de préparation, les combattants se présentent un à un aux spectateurs. Sur la vingtaine de mètres qui séparent les coulisses de la cage, chacun s’avance au rythme de la musique de leur choix, très souvent du rap. L’occasion pour l’audience d’avoir un premier aperçu du style des athlètes. Accompagnés d’une « team » de taille variable, les combattants dévoilent leurs premières cartes. Certains la jouent sobre, se contentant d’un regard de défi et de quelques crochets dans le vide. D’autres sont plus créatifs : drapeaux autour des épaules, tenues traditionnelles (notamment pour un Kirghize, par ailleurs fortement soutenu en tribunes) ou même petits pas de danse pour les plus audacieux. Ces petits exercices de style -ponctués de l’approbation ou non du public- s’arrêtent devant la cage. Après une vérification des gants ainsi que l’application de vaseline sur les arcades et sous les yeux (essentielle pour détendre la peau et lui éviter de craquer lors des affrontements), les deux adversaires peuvent se faire face. Coin rouge contre coin bleu, ils sont partis pour
trois rounds de trois minutes.

Avec 25 victoires en 28 combats, Oualy Tandia aura marqué de son empreinte le monde amateur du MMA. ©J.A.


Si l’heure est à la testostérone dans la cage, les gradins aussi peuvent monter en intensité. Si le climax de la soirée fut bien entendu le passage de Oualy Tandia, quelques moments chauds ont parsemé l’intégralité de la soirée. Tout comme pour un match de football, la primeur est donnée aux locaux. Les membres du Team Zodiac 91, évoluant à domicile, sont ainsi particulièrement encouragés. A l’image de n’importe quelle autre rencontre sportive, on remarque dans les tribunes des groupes de soutien se former. Ici un « kop » scandant à tue-tête le nom du combattant favori, là un autre cherchant à déstabiliser l’opposant -de manière parfois créative, là aussi-. Coups de pieds retournés à la tête, projection violente au sol, soumission ou KO : chaque action spectaculaire, loin d’être rare, est alors l’occasion pour l’intégralité du public d’hurler son appréciation.

Huit heures de MMA
Après presque huit heures de spectacle, c’est donc un public fatigué mais semble t-il comblé qui quittait les travées du Palais des Sports. De quoi satisfaire le maire, Bruno Piriou, venu assister à la soirée au bord de la cage et qui mise, avec la municipalité, sur Oualy Tandia pour donner un esprit collectif à ce public -dans son immense majorité jeune- venu en nombre pour l’événement. « C’est un honneur pour nous d’accueillir ce gala, relevait l’édile au cours de la soirée. Le MMA est un sport nouveau, qui peut impressionner. Mais c’est une discipline pleine de fair-play, de respect. La ville retrouve une ambiance sportive apaisée, qui permet à la jeunesse de s’accomplir. »

Robin Lange

Jérémy Andrieux
Jérémy Andrieux
Journaliste sportif pour le Républicain de l'Essonne.