Lutte contre les violences faites aux femmes : « La honte doit changer de camp » pour la députée Marie-Pierre Rixain

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La députée de la 4e circonscription Marie-Pierre Rixain.

La députée de la 4e circonscription de l’Essonne est à la pointe du combat de l’égalité femmes-hommes.

Le Républicain : Les violences faites aux femmes sont un fléau en France et particulièrement en Essonne, comment faire pour aider les victimes à révéler ce qu’elles subissent ?

Marie-Pierre Rixain : « Nous sommes un département particulièrement concerné par les violences intrafamiliales. Les actes signalés ont encore augmenté de 21% en 2021 par rapport en 2020. Le moment du dépôt de plainte est un temps de fragilisation des victimes où les actes passent de la sphère privée à la sphère publique. Et parfois les victimes ont honte lorsque cette réalité prend une tournure juridique. Il faut que la honte change de camp et pour cela, il faut que la victime soit préparée à ce temps de la plainte.

Le Républicain : Pour se préparer, il faut du temps, et souvent les victimes en manquent cruellement ?

Marie-Pierre Rixain : Le 8 mars dernier, lorsqu’elle a présenté son plan pour l’égalité femmes-hommes, la Première ministre Elisabeth Borne a prévu que chaque département puisse être doté d’un lieu, comme une Unité médico-judiciaire, où les femmes puissent être examinés et où l’on puisse faire des prélèvements pour constater les violences, et que ces éléments puissent être conservés afin de donner du temps à la victime de préparer le dépôt de plainte et effectuer les différentes démarches nécessaires préalables.

Le Républicain : C’est une période cruciale, car les victimes sont en général sous l’emprise de leur conjoint violent. Dès lors, il est essentiel de renforcer l’égalité au sein du couple ?

Marie-Pierre Rixain : Les violences ne sont pas que physiques, je dirai même que les violences physiques sont la partie émergée de l’iceberg. La violence est également économique et sociale et elle permet au conjoint de garder sa victime sous son emprise. Les victimes sont privées de leurs ressources financières, parfois privées de leur travail et isolées socialement.

Le Républicain : Vous avez permis de faire avancer ces sujet, notamment sur les ressources financières ?

Marie-Pierre Rixain : Dans la loi que j’ai défendu et qui a été adoptée le 24 décembre 2021, l’employeur a obligation de verser le salaire sur un compte à leur nom. Cela vaut également pour les prestations sociales et cela contribue à renforcer l’autonomie financière des femmes. J’ai souhaité également mettre un terme à des mécanismes fiscaux injustes, avec, sur le taux de prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, le choix par défaut du taux individualisé.

Le Républicain : Le combat pour l’égalité sera long et ardu, avez-vous d’autres propositions à venir ?

Marie-Pierre Rixain : Oui, je travaille sur d’autres mesures que j’entends inclure dans une nouvelle proposition de loi que je déposerai dans les mois à venir ».