Mardi 11 avril, une vingtaine d’employés du Sivom était présente sur le piquet de grève installé devant la déchetterie de Varennes-Jarcy. Ils revendiquent une revalorisation salariale à la hauteur de l’inflation.
Ces derniers jours, pour les habitants d’une quinzaine de communes à cheval sur l’Essonne, le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne (Crosne, Yerres, Brunoy, Epinay-sous-Sénart, Quincy-sous-Sénart, Boussy-St-Antoine et Varennnes-Jarcy, pour ce qui est des villes de l’Essonne), le ramassage des déchets est assez incertain. En cause : un préavis de grève illimité déposé le jeudi 30 mars par l’intersyndicale (FO – CGT) des éboueurs du Sivom, syndicat qui collecte les ordures ménagères. Les grévistes revendiquent une revalorisation salariale à la hauteur de l’inflation.
Dans une vidéo postée le lundi 3 avril sur le site Internet du Sivom, le président, Guy Geoffroy, donne quelques détails sur la situation. Il indique que la direction ferait tout pour avoir un « dialogue équilibré, responsable et confiant » avec les manifestants, qui représenteraient 20 % des effectifs, mais qu’elle ne peut satisfaire les demandes. « Nos personnels sont mieux traités au Sivom qu’ils ne le sont dans des entreprises privées […] On va au-delà de la convention collective, on verse un treizième mois et des primes qui ne sont pas obligatoirement versées par toutes les entreprises aux agents qui effectuent les mêmes missions […] Nous ne sommes pas, aujourd’hui, en situation d’augmenter des prestations qui sont déjà au dessus de la moyenne constatée dans la profession. » Il évoque aussi le vote du budget 2023 du syndicat, « dont la volonté principale a été de limiter au maximum l’impact sur l’habitant » de la loi finances, qui revalorise de 7 % les bases d’imposition. La seule marge possible serait d’augmenter la taxe des ordures ménagères, ce que le Sivom ne préfèrerait pas faire, pour préserver le pouvoir d’achat des habitants.
Des conditions de travail pénibles
« Cette vidéo a mis de l’huile sur le feu« , commentait Amine Becharef, secrétaire général FO, mardi 11 avril, sur le piquet de grève installé devant la préfecture de Varennes-Jarcy. « Guy Geoffroy a mis les riverains contre nous […] Cela fait des années que la direction joue sur l’augmentation de la taxe des ordures ménagères […] Il y a des éboueurs qui sont à 1 300 € ! Ce n’est plus possible. » Amine, selon qui un quart des employés de la déchetterie de Varennes serait en grève, soit 50 sur 200, met en avant la pénibilité du travail : « Les éboueurs sont derrière les camions. Il faut descendre et monter. On a des collègues jeunes qui souffrent d’hernie discale et qui ont des douleurs aux genoux« . L’élément déclencheur du mouvement n’a pas été la réforme des retraites, même si la contestation y est liée, mais plutôt les négociations de revalorisation salariale par le comité social et économique. « On a entamé des négociations en janvier, elles n’ont pas abouti […] On nous a proposé 3,8 % d’augmentation, alors qu’on voulait qu’ils s’alignent sur l’inflation. » « Du fait de la stagnation de nos salaires pendant plusieurs années, nous revendiquons 9 % d’augmentation générale des salaires« , ont précisé les grévistes via un tract distribué le mercredi 12 avril.