Ce mercredi 8 février est marqué par la mobilisation nationale des agriculteurs face à ce qu’ils appellent “la suppression continue des moyens de production en agriculture”. Plusieurs dizaines d’agriculteurs de l’Essonne, rejoints par des exploitants du Loiret (45) se sont donc retrouvés à 5h du matin sur la place du Port d’Etampes.
La récente décision de la Cour de justice européenne sur la dérogation pour l’utilisation des néonicotinoïdes a choqué une profession, dont la colère face aux réglementations et contraintes de plus en plus nombreuses, et souvent plus lourdes en France que dans les autres pays de l’Union européenne. Les conséquences pour ces agriculteurs betteraviers a donc été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
De plus, l’absence de réponse du gouvernement et du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, alors qu’aucune alternative viable n’existe aujourd’hui a encore renforcé cette colère. « Ces interdictions répétées et l’inaction du gouvernement pour soutenir de nombreuses filières (cerises, pommes, endives, fécule de pommes de terre, etc…), condamnent la production agricole », s’inquiètent d’une même voix le syndicat des betteraviers, les Jeunes agriculteurs et la FNSEA.
Les conséquences pourraient être visibles dès cette année. Pour les exploitants Essonniens, la betterave représente environ un cinquième de la superficie des cultures mises en exploitation. Un assolement déjà plus faible que par le passé.
Mais les agriculteurs essonniens se demandent aujourd’hui s’ils vont semer des betteraves ou non cette année. Si certains entendent bien respecter leur contrat avec les sucreries, d’autres sont prêts à passer à autre chose.
Pour l’avenir, la situation est cependant claire. Faute d’alternative efficace, la betterave pourrait bien disparaître des champs essonniens, et donc affaiblir une filière de la betterave en France déjà mise à mal avec la fin des quotas, avec des conséquences sur la production de sucre et de biocarburants.
Au total, ce sont 48 tracteurs qui ont pris la route sur la RN20 en direction des Invalides à Paris avec deux messages simples « arrêtez de nous casser du sucre sur le dos » et surtout « Marc Fesneau, fais ton boulot« .