Judo : Marie-Eve Gahié sauve l’honneur

Marie-Eve Gahié (FLAM 91) a répondu présente au Paris Grand Slam. La numéro trois mondiale des moins de 70 kg a décroché la médaille de bronze ce dimanche. Le seul podium de la délégation essonnienne obtenu sur l’ensemble du week-end.

Les larmes ont encore coulé sur le visage de Marie-Eve Gahié, ce dimanche à l’AccorHotels Arena. Mais cette fois, c’étaient des larmes de bonheur. La pensionnaire de la Force Longjumeau Alliance Massy 91 est parvenue à décrocher la médaille de bronze chez les moins de 70 kg en dominant la Néerlandaise Sanne Van Dijke, championne d’Europe de la catégorie. « C’est une fille qui m’a battu lors de nos trois dernières confrontations, j’avais donc un peu d’appréhension avant le combat, mais la consigne était de rester concentrée et patiente, explique l’Essonnienne de 21 ans, comblée par ce troisième podium dans un Grand Slam après Bakou en 2015 et Abou Dhabi en 2016. Je comptais vraiment aller en finale. Même si je ne repars pas avec l’or, je suis très contente de cette 3e place. »

Un an après être passée tout près du podium (5e), la médaillée de bronze des derniers championnats d’Europe a travaillé dur ces dernières semaines avec ses entraîneurs, Séverine Vandenhende en équipe de France et Baptiste Leroy en club, notamment les techniques de ne-waza (travail au sol) et de uchi-mata (fauchage intérieur). Encore perfectible au sol à l’image de sa défaite en demi-finales contre la Britannique Sally Conway, médaillée olympique, Marie-Eve Gahié a su se remobiliser contre Van Dijke pour s’imposer grâce un fauchage intérieur. Ivre de joie, elle a étreint longtemps Séverine Vandenhende à la sortie du tatami, laissant échapper quelques larmes.

Diminué, Ibrahim Keita réalise un beau parcours

Cette deuxième journée aura également été marquée par le beau parcours de Ibrahim Keita (FLAM 91), 7e pour sa première participation au Paris Grand Slam. En délicatesse avec sa cheville droite, le champion de France des moins de 90 kg a malgré pu tenir sa place. Le natif de la cité de la Butte Rouge à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) a toutefois manqué de « caisse » pour aller chercher une médaille. Ça s’est notamment vu en quarts de finale contre le Japonais Kenta Nagasawa. Le sixième mondial, vainqueur du Grand Slam de Tokyo en 2017, l’a immobilisé au sol à moins d’une minute de la fin du combat. En repêchages, Keita n’a pas existé contre l’Allemand Eduard Trippel, déjà tombeur du Génovéfain Julian Kermarrec au premier tour. Après seulement dix-huit secondes, le combat était terminé. « Ça reste pour moi une belle compétition, explique l’Essonnien de 22 ans. Il y a encore trois semaines, je n’étais pas sûr de disputer la compétition à cause d’une blessure à la cheville. Les ligaments étaient touchés. J’ai longtemps marché avec des béquilles mais j’avais juré à mes potes que je serai à Paris. J’ai tenu parole. »

Toute la semaine précédant le tournoi, Ibrahim Keita a ménagé son corps à l’entraînement pour arriver le plus frais possible à Paris. Mais après avoir dominé successivement Eugen Matveiciuc (Moldavie), Louis Krieber Gagnon (Canad) et Mihail Marchitan (Emirats Arabes Unis), il a buté sur Kenta Nagasawa. « J’ai voulu gérer alors que j’ai un judo explosif. J’aurais dû être plus agressif, estime Keita, métamorphosé depuis son passage chez les moins de 90 kg. Je n’ai plus à me prendre la tête avec les régimes. Je suis plus à l’aise mais j’ai encore beaucoup de progrès à réaliser. » Notamment pour concurrencer Axel Cerget (30 ans), le numéro un de la catégorie, encore sur le podium à Paris (3e) après sa deuxième place de l’an dernier.

Aymeric Fourel

Aymeric Fourel
Aymeric Fourel
Rédacteur en chef adjoint des Sports au Républicain de l'Essonne.