Judo (JO) : Gaba, l’argent fait son bonheur

Le pensionnaire du JC Chilly-Mazarin/Morangis a décroché une médaille d’argent après s’être incliné en finale des moins de 73 kg ce lundi à l’Arena Champ-de-Mars au terme d’une journée exceptionnelle.

« Je suis déterminé à tout donner. J’y vais pour gagner. Ce n’est pas tout de le dire, il faut le faire aussi. » Rencontré en juin dernier lors du media day organisé par France Judo avant les Jeux de Paris 2024, Joan-Benjamin Gaba affichait détermination et sérénité avant d’attaquer la dernière ligne droite de sa préparation olympique. Un mois et demi plus tard, le judoka de 23 ans a été exact au rendez-vous. Au terme d’une journée exceptionnelle qui l’a vu battre le champion olympique 2012, le Géorgien Lasha Shavdatuashvili, lors de son entrée en lice, puis le champion du monde 2017, le Japonais Soichi Hachimoto, en quarts de finale avant de buter en finale sur le champion du monde et champion d’Europe, l’Azerbaïdjanais Hidayat Heydarov, à l’issue d’un combat de plus de neuf minutes (9’24), l’Essonnien a décroché une médaille d’argent chez les moins de 73 kg. Une performance saluée par son adversaire qui l’a embrassé sur le front. Une marque d’affection et de respect entre les deux hommes qui se connaissent pour s’affronter souvent lors des stages internationaux.

Médaillé de bronze des derniers championnats d’Europe mais seulement 35e mondial avant les JO, Gaba n’était pas attendu à ce niveau. « Je me suis énormément battu sur cette journée, a commenté le sociétaire du JC Chilly-Mazarin/Morangis. Je n’avais pas un tirage facile mais j’yai cru, j’ai cru en moi. Si l’on ne croit pas en soi, personne ne le fera à notre place. » Son podium continental obtenu en avril dernier à Zagreb (Craotaie), ajouté à son titre de champion de France — le premier de sa carrière en senior — en novembre dernier, lui a donné une belle confiance en lui. Et même s’il a été éliminé au 2e tour lors des championnats du monde d’Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis) en mai dernier, il a su se sublimer pour ses premiers Jeux — à domicile —, et aller chercher une médaille aussi belle qu’inattendue. « Joan ne doute pas beaucoup. Depuis son titre de champion de France, il y a eu un déclic. Il est en confiance. Il sait de quoi il est capable », confiait son frère Raphaël, venu l’encourager avec ses parents et ses cousins.

Le mental a toutefois été déterminant après une journée harassante au cours de laquelle il a profité des moindres plages de repos pour se ressourcer au son d’une play-list composée d’instrumentaux de rap qu’il a appelée “L’invincible”. « Tout s’est joué dans la tête. Si la tête suit, le corps suit. J’étais bien physiquement. Le public m’a également donné beaucoup d’énergie. Si on n’était pas à Paris, je n’aurais peut-être pas eu la même journée », confie Joan-Benjamin Gaba, qui s’est nourri du fait que peu de personnes croyaient en lui. « Il ne ma pas manqué grand chose pour décrocher le titre olympique, un peu de lucidité sur la fin quand je me fais piéger sur un corps à corps mais je n’ai pas de regret. Je suis vice-champion olympique. J’irai chercher l’or dans à Los Angeles. » En attendant, Gaba a cinq jours pour recharger les batteries avant la compétition par équipe mixte où il espère aider les Bleu(e)s à conserver leur titre acquis il y a trois ans à Tokyo.

Aymeric Fourel

Aymeric Fourel
Aymeric Fourel
Rédacteur en chef adjoint des Sports au Républicain de l'Essonne.