Enfant des Jets d’Evry/Viry, Kévin Ledoux (38 ans) a mis un terme à une carrière longue de trente ans avec le club phare de l’Essonne.
Lors de la reprise de l’entraînement des Jets d’Evry/Viry (D2) le 17 août dernier, plusieurs joueurs manquaient à l’appel. C’était le cas de Kévin Ledoux. L’emblématique attaquant des Jets (202 buts en 312 matchs) a pris sa retraite la saison dernière après trente ans de bons et loyaux services avec le club essonnien. Après avoir connu les Peaux Rouges d’Evry (1990- 2002 puis 2009-2014) et les Jets de Viry (2002-2009), « Kéké » s’est exilé du côté de Bercy pour jouer une saison (2014-2015) avec les Français Volants. « C’est probablement la plus belle équipe dans laquelle j’ai évolué. Mais c’est aussi mon plus gros regret car on s’est fait éliminer en huitièmes de finale du championnat », explique Kévin Ledoux, qui est ensuite revenu dans l’Essonne sous la bannière des Jets d’Evry/Viry (2015-2022). « J’avais envie de boucler la boucle avec Evry/Viry. J’ai encore les jambes et la niaque pour jouer, mais il faut savoir dire stop au bon moment », lance l’attaquant de 38 ans, qui a vécu une dernière sortie avec de nombreuses péripéties.
Une dernière saison à rebondissements
Après une saison 2021-2022 plus que délicate (avant dernier de la poule A avec 5 victoires pour 13 défaites), les Jets sont contraints de disputer les play-down. Le dernier match contre les Coqs de Courbevoie est décisif. L’équation est simple : Kévin Ledoux et ses partenaires doivent s’imposer pour renouveler leur bail en D2. « J’ai vraiment cru qu’on allait descendre, concède le numéro 12 d’Evry/Viry. On est menés 4-2 à l’entame du dernier tiers. C’était la « cata ». On n’y arrivait pas ! Et puis on apprend que Poitiers a battu Colmar (5-4), ce qui nous sauve car Colmar est sûr de finir dernier et de descendre. » Un soulagement qu’il va vivre avec beaucoup d’émotions lors de la dernière période de sa carrière. « A cinq minutes de la fin du match, mes coéquipiers viennent me remercier, me tapent sur l’épaule. Les larmes montent…Même si on a perdu, l’objectif du maintien est atteint. Je suis très content pour le club car Evry c’est mon club d’enfance et Viry, c’est celui qui m’a fait grandir. »
Evry, Viry puis Evry/Viry
C’est avec le sentiment du devoir accompli que Kévin Ledoux raccroche sa crosse et ses patins. Trois décennies après avoir commencé sur la glace de la patinoire de l’Agora d’Evry à l’âge de sept ans. « Mon frangin, Franck (45 ans), faisait déjà du hockey. Donc j’ai essayé d’imiter le grand frère (sourire). Au début, c’était dur car je n’avais pas les bases. Je voulais presque arrêter mais mes parents m’ont quand même forcé vu qu’ils avaient payé ma licence ! » Après avoir fait ses gammes du côté d’Evry, Kévin Ledoux va franchir un palier supplémentaire en rejoignant les Jets de Viry au début des années 2000. « Viry m’avait repéré. Mon père était favorable à ce que je parte mais ma mère pas trop car elle était très attachée à Evry, confie ce passionné de jeux-vidéo, qui a goûté à un autre niveau en s’engageant à Viry. A l’époque, le club était considéré comme le meilleur club formateur. J’ai découvert un nouvel environnement qui m’a permis de remporter plusieurs titres dans les catégories jeunes et de vivre des sélections avec l’équipe nationale. »
En plus de disputer un championnat du monde et d’Europe avec les équipes de France jeunes, Kévin Ledoux connaît l’apogée de sa carrière lors de la saison 2004-2005 et une montée dans l’antichambre de l’élite (39 points avec 22 buts et 174 passes décisives). La saison suivante, les Jets arrachent leur maintien dans des conditions dantesques à cause de l’incendie de la patinoire des Lacs en mai 2005. Kévin Ledoux se souvient : « Les conditions d’entraînement étaient catastrophiques. On s’entraînait jamais dans la même patinoire et très tard le soir. Mais on a réussi à s’en sortir grâce à notre superbe état d’esprit car on était une belle bande de potes. »
Toujours à la patinoire
Désormais jeune retraité, Kévin Ledoux n’est jamais loin de la glace. Mais cette fois-ci en tribune pour observer les premiers buts de son fils Gabin (7 ans), qui a naturellement choisi le hockey sur glace. Naturellement ? « Je ne l’oblige à rien mais je l’oriente vers le hockey », ironise le chef de laboratoire en informatique, dont ce sport de glace est présent jusque sur ses vêtements avec un petit hockeyeur bleu brodé sur le torse. Comme à un signe d’appartenance à un clan. Celui des Jets d’Evry/Viry.
Jérémy Andrieux