Plusieurs fois dans l’année, le demi-centre du PSG revient dans son club formateur à Savigny pour prodiguer ses conseils aux jeunes handballeurs.
Dans le cadre du stage performance des vacances de Pâques, organisé la semaine passée par le Savigny Handball 91 au complexe sportif David Douillet, les jeunes stagiaires ont eu le droit à un intervenant de choix. Durant deux heures, Sadou Ntanzi, le demi-centre du Paris-Saint-Germain (StarLigue), a conseillé les jeunes joueurs sur les fondamentaux du handball. « À mon époque, on essayait de dribbler le moins possible et de faire des passes. Pour moi, je pense que le dribble, c’est bien, car il te permet de fixer des joueurs pour ensuite lancer le jeu », explique celui qui a été formé au sein des équipes de jeunes du SH91 entre 9 et 17 ans. « Dès que j’ai du temps de libre, j’aime revenir à Savigny. Que ce soit lors des stages ou des matchs de l’équipe première, car j’ai encore beaucoup d’amis ici », sourit-il. « Je suis content de le savoir en tribune lorsque que nous jouons parce que ça veut dire que nous allons gagner », lance Ange Renault, l’entraîneur de l’équipe fanion savinienne en N1. « Il est vrai que quand je suis là, le ratio de victoire est positif », renchérit Sadou Ntanzi pour qui le handball n’a pas sonné comme une évidence.
Le handball par hasard
« Je suis originaire du quartier de Grand-Vaux à Savigny-sur-Orge. On jouait plus au foot là-bas. Donc j’ai commencé par le football, mais ma mère ne pouvait pas tout le temps m’emmener au stade. Et comme le gymnase était à deux pas de la maison, j’ai ensuite fait du judo et c’est là que j’ai commencé à regarder des séances d’entraînements de handball pour la première fois, se souvient le handballeur de 23 ans, qui a rapidement laissé son kimono pour une paire de baskets. Je suis un hyper actif et j’ai toujours besoin de me défouler et puis un jour, je décide d’essayer le hand sans avoir la prétention de devenir pro. Je me rappelle même qu’au début, je défendais dans la zone », ricane-t-il.
Mais depuis, le jeu défensif de Sadou Ntanzi a bien évolué jusqu’à intégrer le centre de formation du Paris-Saint-Germain en 2017, qu’il a côtoyé pendant deux ans. « Lors de ma dernière année au centre de formation, j’ai participé à trois matchs de StarLigue. J’ai beaucoup appris aux côtés de joueurs comme Nikola Karabatic ou Thierry Omeyer sur l’importance des détails du haut niveau. Ce n’est pas forcément quelque chose auquel on fait attention lorsque l’on est jeune », note Sadou Ntanzi, qui signera son premier contrat pro avec le club de la capitale à l’été 2019.
A Toulouse pour franchir un cap
Le 21 novembre 2021, la section handball du PSG enregistre la prolongation de contrat du Savinien pour deux années supplémentaires. Mais le demi-centre, qui est désormais lié au club de la capitale jusqu’au 30 juin 2024, évoluera avec le Fénix Toulouse jusqu’à la fin de la saison 2020/2021. Dans le sens inverse, l’ex-Massicois Luc Steins arrive à Paris pour remplacer Nikola Karabatic, victime d’une rupture des ligaments croisés du genou droit le 17 octobre 2020. « J’ai vécu ça comme un échec. Au départ, je ne voulais pas y aller. Mais on ne m’a pas donné ma chance. Et quand on te fait comprendre que tu n’es pas désiré, il vaut mieux partir, lance Sadou Ntanzi, qui a pu franchir un cap avec le club de la Ville rose. Finalement, ce fut un bon choix, car j’ai eu du temps de jeu et des responsabilités. » Des bonnes sorties qui auraient pu bousculer les idées de l’entraîneur parisien Raúl González concernant la hiérarchie des demi-centres au PSG ? Pas vraiment. Et notamment cette saison où Sadou Ntanzi reste bloqué en troisième choix derrière Luc Steins et Nikola Karabatic. « Je m’attendais à avoir plus de temps de jeu après mon bon passage à Toulouse. Mais quand on m’a dit que ça ne bougerait pas sauf s’il y a des blessures, c’était un peu l’incompréhension », lance Sadou Ntanzi.
L’éclaircie peut alors venir de la nouvelle blessure de Nikola Karabatic en février dernier. En effet, l’international français souffre d’une phlébite à la jambe droite après un Mondial perturbé en janvier à cause d’une cheville en mauvais état. Sadou Ntanzi est donc prêt à saisir sa chance. Mais le 1er mars dernier, le communiqué du PSG tombe et le demi-centre serbe Petar Nenadic (36 ans) vient renforcer l’effectif parisien en tant que joker médical. Une fois de plus, le PSG ne compte pas sur les capacités du Savinien. « Depuis tout petit, j’ai un fort mental. Et avec ce qui se passe depuis le début de ma carrière, il continue de se renforcer. J’ai la chance aussi d’être bien entouré avec ma famille et mes amis », souligne Sadou Ntanzi, qui pourrait quitter le PSG à la fin de son contrat en 2024 au profit d’un club ambitieux qui lui donnera du temps de jeu. En attendant, le jeune essonnien de 23 ans continuera de faire profiter aux jeunes du Savigny Hb 91 de son expérience et de sa technique lors de stages qu’il ne manquerait pour rien au monde. Comme un passage de témoins.
Jérémy Andrieux