Football (N2) : Sainte Geneviève – Fleury, un derby à double enjeu

Avant le derby de ce samedi à Saint-Leu-la-Forêt (Val d’Oise) entre Sainte-Geneviève FC et le FC Fleury 91, les deux techniciens Emmanuel Dorado (Sainte-Geneviève) et Habib Boumezoued (Fleury) se projettent sur la fin de saison de leurs équipes.

• Quel regard portez-vous sur la saison en cours ?
Emmanuel Dorado (entraîneur de Sainte-Geneviève FC) : « C’est une saison compliquée. Déjà par rapport à la difficulté du championnat. À deux journées de la fin, rien n’est décidé en haut comme en bas. Ça prouve qu’il y a une vraie concurrence et des grosses écuries dans cette poule. On a eu des problèmes après le match de Boulogne-sur-Mer, je ne vais pas revenir dessus. Cet épisode nous a énormément perturbés, sans compter que nous ne jouons plus à la maison et que nous avons sept joueurs suspendus. Malgré tout, nous sommes encore vivants !

Emmanuel Dorado : « Nous sommes encore vivants ! »

Habib Boumezoued (entraîneur du FC Fleury 91) : Il est difficile de porter un regard sur la saison alors que celle-ci n’est pas finie. Il reste deux matchs dont les résultats, peuvent donner une issue différente à notre saison. Je préfère donc attendre la dernière journée pour me prononcer. Mais avant de parler de montée en National, l’objectif était de stabiliser l’équipe dans le premier quart du championnat. Après la belle saison 2021-2022 (2e), on se savait attendu. Mais avant de viser les premières places, on voulait d’abord mettre quatorze équipes derrière nous pour assurer le maintien.

• Comment voyez-vous cette fin de saison ?
E.D. : Vu la configuration du championnat avec potentiellement six descentes et le fait d’être dans un mouchoir de poche entre les équipes du bas et du haut, on va disputer deux finales contre Fleury et Furiani sur les deux derniers matchs. Tout le monde a besoin de points, donc ça ne va pas être facile.
H.B. : Nos bons résultats au fil de la saison nous ont permis de regarder vers le haut, mais cela n’a pas été évident car, dans cette saison particulière avec au moins cinq descentes par groupe, tous les clubs ont encore quelque chose à jouer jusqu’à la fin. Le championnat est toujours incertain et c’est l’équipe qui perdra le moins de points qui l’emportera.

• Que pensez-vous de votre adversaire ?
E.D. : Fleury est une équipe qui n’est pas dans notre championnat. On n’a jamais eu la prétention de se comparer à Fleury car ils se battent pour la montée en National et nous pour rester en N2. On aimerait les titiller un peu plus mais on n’avait pas réussi à le faire chez eux lors du match aller (0-3).
H.B. : Tous les matchs sont complexes mais là c’est un derby entre deux équipes qui se connaissent bien. Ça rajoute de la motivation. Sainte-Geneviève vit une saison compliquée mais doit l’emporter pour continuer de croire au maintien. Les deux clubs n’ont pas les mêmes moyens. Les forces et les faiblesses de chacun ne sont pas les mêmes. Ce n’est pas parce que tu as des moyens que cela peut-être plus facile. Sainte-Geneviève sait ce qu’il faut faire pour se maintenir en N2 depuis plusieurs saisons.

Habib Boumezoued : « Il n’y a pas de raison que je ne sois plus à Fleury la saison prochaine »

• Quelles seront les clés de la rencontre ?
E.D. : Je ne sais pas trop… Au vu du classement, il y a forcément une différence. On va essayer de vendre chèrement notre peau, même si on est conscient de la difficulté de la tâche.
H.B. : L’état d’esprit sera capital. Peu importe la tactique, la technique, les moyens, si tu n’as pas l’état d’esprit, tu ne peux pas gagner. Cette année, nos mauvais résultats sont liés à un état d’esprit déficient. Mais la perspective d’une montée en National doit être une motivation supplémentaire pour toute l’équipe quel que soit le futur de chaque joueur.

• Quel est votre avenir ?
E.D. : Aujourd’hui, j’ai juste l’envie de me battre pour le club et mon président (ndlr : Jean-Claude Murmann) pour essayer de rester dans cette division. Me concernant, je suis encore à Sainte-Geneviève et je suis très bien ici.
H.B. : Ça fait treize ans que je suis à Fleury où j’ai entraîné la réserve, les moins de 18 ans, que j’ai fait monter en championnat de France, la D1 féminine et la N2. Il n’y a pas de raison que je n’y sois plus la saison prochaine. Maintenant, il y a une Direction… De toute façon, je suis plus focus sur les deux derniers matchs que sur mon avenir personnel. »

Propos recueillis par Jérémy Andrieux et Aymeric Fourel

Jérémy Andrieux
Jérémy Andrieux
Journaliste sportif pour le Républicain de l'Essonne.