Football [Elections FFF] : Deux dirigeants essonniens dans la bataille

Co-listiers respectifs de Frédéric Thiriez et Michel Moulin, candidats à la présidence de la FFF, Pascal Bovis et Mourade Tahri ont un objectif commun : défendre le football amateur.

Samedi, en début d’après-midi, on connaîtra le nom du nouveau président de la Fédération Française de Football. L’instance sportive la plus puissante et la plus convoitée de France. Noël Le Graët (79 ans), le président sortant qui brigue un quatrième mandat, devra faire face à deux autres candidats : Frédéric Thiriez (68 ans), ex-président de la Ligue Professionnelle de Football, de 2002 à 2016, et Michel Moulin (50 ans), dirigeant d’entreprise et conseiller de club. Deux personnalités du football qui ont pour co-listiers les présidents du FC Fleury 91 (N2), Pascal Bovis (58 ans), et de l’ES Viry-Chatillon (R1), Mourade Tahri (43 ans).

Le premier soutient Frédéric Thiriez qu’il a rencontré par l’intermédiaire de Basile Boli, l’ancien international et défenseur de l’OM, en décembre dernier. « On a échangé longuement sur les besoins du foot amateur en évoquant quelques pistes de réflexion, explique le PDG du Groupe Bovis (1 400 salariés). Une semaine plus tard, il m’a demandé de le rejoindre sur sa liste. » Une liste où figurent notamment Jean-Pierre Papin et Olivier Sadran, ex-président de Toulouse. Elu depuis cinq ans à la Ligue d’Ile-de-France comme représentant des clubs nationaux, Pascal Bovis, fort de son expérience – « 34 ans dans le football » – s’est engagé pour « défendre des idées sur le football amateur et le football féminin, trop souvent oublié par Noël Le Graet. » « Ça fait dix ans qu’on parle dans le vide. Il faut un changement de politique dans le football car en quinze ans, on a perdu près de 600 000 licenciés », insiste le dirigeant floriacumois.

« Le foot amateur trop souvent oublié »
De son côté, Mourade Tahri a rejoint la liste menée par Michel Moulin. Une liste avec des personnalités d’horizons différents telles que la chef d’entreprise Jennifer Madiot, l’ancien préfet Bernard Squarcini, l’ex-judoka et ex-ministre David Douillet ou la journaliste Christine Kelly. « Michel est le seul acteur dans le foot qui est bienveillant avec le milieu amateur, et pas seulement depuis qu’il est candidat à la présidence de la Fédération. » Pour justifier son propos, le président de l’ES Viry-Chatillon rappelle cette anecdote : « Quand j’ai repris Viry en février 2019, le club était au fond du trou. Il m’a proposé son aide à condition que l’argent qu’il nous donne ne serve qu’à aider les jeunes qui ne pouvaient pas payer leur licence. » Depuis, les deux hommes sont très proches et partagent la même vision. « C’est le foot d’en-bas qui fait le foot d’en-haut », lance Mourade Tahri, enfant de Viry-Chatillon parti de rien qui est aujourd’hui un chef d’entreprise prospère dans le milieu de l’automobile. Ils viennent d’ailleurs de faire campagne ensemble à la Ligue de Bretagne, sur les terres de Noël Le Graet, où ils ont reçu « un très bon accueil » mais « on ne se fait guère d’illusions ». L’actuel patron de la 3F devrait se succéder à lui-même.

Aymeric Fourel


Le vote crucial des amateurs

L’assemblée fédérale de la FFF se réunira ce samedi pour élire le comité exécutif (douze membres dont au moins trois femmes) et son président, ainsi que la Haute autorité du football, et ce pour un mandat de quatre ans. Cette assemblée est constituée de deux délégations : l’une représentant les clubs à statut amateur (63 % des voix) et l’autre les clubs à statut professionnel (37 % des voix). Du côté des amateurs, on y trouve les présidents de ligues, de districts, mais aussi des délégués supplémentaires (par tranche de 50 000 licenciés dans une ligue), ainsi qu’un représentant des clubs engagés dans les championnats nationaux non-professionnels. Chez les pros, les représentants sont généralement les présidents de clubs de Ligue 1, de Ligue 2, voire de National.

A.F.

Jérémy Andrieux
Jérémy Andrieux
Journaliste sportif pour le Républicain de l'Essonne.