Le député de l’Essonne Franck Marlin, le maire par intérim d’Etampes Jean-Pierre Colombani, la maire-adjointe d’Etampes Marie-Claude Girardeau, le conseiller régional Jean-Philippe Dugoin-Clément et des représentants du Conseil local de la FCPE sont allés à la rencontre des services du lycée Geoffroy-Saint-Hilaire ce jeudi 7 septembre au matin.
Les visiteurs ont tenu en premier lieu à marquer leur soutien envers le personnel de l’établissement face à la situation tendue à laquelle il doit faire face d’une part sur la question de la restauration scolaire et d’autre part sur celle de la sécurisation de l’établissement. Deux sujets qui concernent directement le Conseil régional d’Ile-de-France, compétent pour la gestion des lycées.
En ce qui concerne la restauration scolaire, le service est fermé depuis la rentrée. En effet, « Nos effectifs devraient être d’un chef cuisinier, de trois cuisiniers et d’un magasinier. Or nous n’avons plus de chef cuisinier depuis mai. Ces 5 personnes devraient être épaulées par 15 agents, pour le service, la plonge etc. mais aujourd’hui nous n’avons que 10 agents »,, indique Michèle Novelli, proviseur de l’établissement. En bref, au lieu de 20 personnes, ils ne sont que 15 à être présents, soit un quart des effectifs manquants.
Le Conseil régional annonce 3 agents supplémentaires le 20 septembre
« La région considère que nous avons 28 agents sur l’établissement. Elle voudrait que les agents de la loge, ou l’électricien viennent travailler dans la restauration scolaire, mais ce n’est pas leur travail. Et qui fera le leur pendant ce temps ? »,interroge-t-elle. Elle confirme cependant ce matin avoir reçu un courrier de la région annonçant l’arrivée de 3 agents pour le mercredi 20 septembre.
« Je suis prête à rouvrir la restauration scolaire lundi et demander aux agents de faire un effort pendant 6 services jusqu’à l’arrivée de ces renforts. Mais je ne suis pas sûr qu’ils acceptent. Et si les renforts ne sont pas là le 20 septembre, je fermerai la restauration scolaire dès le 21 », annonce-t-elle.
Là encore, elle a reçu le soutien aussi bien des élus présents que des représentants des parents d’élèves. « La rentrée n’a pas été bien préparée par le Conseil régional d’Ile-de-France, résume le député Franck Marlin qui enfonce le clou. Je n’ai pas senti d’entrain de la présidente de la région à nous répondre et je n’ai pas senti de mobilisation de sa vice-présidente sur le sujet ». Pire, « cela fait 5 ans que je suis représentante de parents d’élèves ici, et cela fait 5 ans que l’on entend parler de ces problèmes de personnel et d’une équipe vieillissante », souligne Isabelle Lintanf de la FCPE.
Les lycéens racontent leurs déboires sur les réseaux sociaux
Au Conseil régional d’Ile-de-France on annonce pourtant « accélérer le mouvement », pour le recrutement d’un chef cuisinier qui sera en poste « en septembre », annonce-t-on. En attendant le service ne fonctionne pas et les lycéens sont nombreux à se répandre sur les réseaux sociaux sur les conditions de leur déjeuner. Clairement pas une bonne publicité pour le Conseil régional d’Ile-de-France.
Jusqu’à présent, c’est soit le sandwich préparé la veille à la maison, soit la sortie en ville dans un établissement de restauration rapide qui est à l’ordre du jour. « Cela pose une question de trouble à l’ordre public si des centaines de gamins sortent à l’heure du déjeuner », résume Franck Marlin qui ajoute avoir saisi la préfète de l’Essonne de cette question.
Une situation qui inquiète également les parents en terme de sécurité avec un grand nombre de lycéens sur la voie publique. Alors que dans le même temps, Valérie Pécresse a souligné dans les médias « le problème de sécurité que posent les attroupements devant les lycées », en évoquant la question de l’interdiction du tabac dans les établissements.
Non sécurisation du lycée : « c’est du foutage de gueule » pour Franck Marlin
La sécurité qui est également l’autre problème avec la non-réalisation de travaux de sécurisation, et notamment de rehaussement de la clôture périphérique de l’établissement pour éviter toute intrusion. Ce sont 163 000 euros de travaux, dont l’installation de vidéoprotection que le Conseil régional d’Ile-de-France annonce avoir prévu. Mais « le personnel a été extrêmement choqué de voir que les travaux n’avaient pas été effectués cet été comme promis », confie la proviseur. Le député Franck Marlin est lui beaucoup moins tendre, « c’est du foutage de gueule », résume-t-il.
Sur cette question à la région on parle de « lourdeur administrative », notamment en matière d’autorisation d’urbanisme, pour expliquer ce décalage. A la mairie d’Etampes, on souligne que sur ce point il n’y a pas le moindre blocage. « La question de la restauration scolaire ne doit pas faire oublier que cette question reste tout autant prioritaire », rappelle quant à elle la représentante de la FCPE.
Le lien de confiance est rompu
L’accumulation de ces deux problèmes fait que la situation est extrêmement tendue, et que tout le monde est prêt à passer à l’action rapidement. « Il faut poser un ultimatum ! Il nous faut des réponses précises, sinon nous allons aller les voir directement », tempête Franck Marlin. Aujourd’hui, la confiance est brisée entre le terrain et le Conseil régional d’Ile-de-France. « Je ne crois même plus les écrits. Pour moi les solutions, ce sera à la Toussaint plutôt que le 20 septembre », s’inquiète-t-il.
« Je suis responsable du fonctionnement et de la sécurité de l’établissement, mais aujourd’hui ne me donne pas les moyens d’assurer cette mission », conclut la proviseur. La pression continue de monter donc, et si rien n’est fait rapidement, il faut s’attendre à voir de l’action pour faire bouger le Conseil régional d’Ile-de-France.
La FCPE a lancé une pétition en ligne pour que le région tienne ses engagements.