Alors que la période de reproduction des crapauds va commencer, les bénévoles lancent un appel aux bonnes volontés.
Les crapauds sont en danger en Essonne et les bénévoles engagés pour sauvegarder les populations pendant la période de reproduction sont inquiets. Ces dernières années, ils ont constaté une forte diminution des populations. Alors ils s’inquiètent évidemment.
«On constate une forte diminution de la population des batraciens. Au plus fort, nous avions comptabilisé 3200 crapauds à Ormoy-la-Rivière, l’année dernière et l’année précédente, nous n’en avons compté que 62 et 166 respectivement», indique Philippe Pérou, de l’association Connaître et protéger la nature qui s’occupe du crapaudrome d’Ormoy-la-Rivière depuis 12 ans. Le constat est le même pour Julie au Val-Saint-Germain, ou Arnaud et Morgann à Morigny-Champigny.
Cette année, Rémy Ganna, écologue et chargé d’études chez Auddicé, va mener une étude afin d’essayer de mieux comprendre ce qui se passe. «Je vais étudier l’écologie, la population d’amphibien en migration, et analyser les impacts à l’échelle locale et à l’échelle de l’Ile-de-France », explique-t-il. Au-delà de ces impacts locaux, le changement climatique et ses conséquences sur l’habitat et la biodiversité en général seront aussi pris en compte par cette étude.
En attendant, et malgré la baisse de la population, les amoureux de la nature engagés pour sauver les crapauds ont besoin d’aide. Car, après l’installation d’un crapaudrome, il faut des bénévoles qui viennent quotidiennement participer à faire traverser les crapauds tombés dans les seaux installés.
Plus les bénévoles sont nombreux et plus cela sera facile. «Il y a plusieurs opérations dans toute l’Essonne, et pas forcément besoin de faire beaucoup de kilomètres pour sauver des crapauds», insiste Julie de Naturessonne.
Une action du Département sur la durée
Depuis 2011, le Département est engagé dans la protection des migrations nuptiales des amphibiens (crapauds, grenouilles, tritons) en installant des dispositifs temporaires visant à sécuriser leur traversée des routes départementales.
En effet, pour se reproduire, les amphibiens quittent les milieux forestiers où ils trouvent refuge pour passer l’hiver et rejoignent les mares où ils sont nés. La migration prénuptiale s’étale généralement de janvier à mars et la migration post-nuptiale d’avril à mai. Les batraciens entament leur migration lorsque la météo leur est clémente, ils affectionnent le temps humide avec des températures douces. Cette migration les conduit parfois à franchir des axes routiers avec les dangers d’écrasement que cela comporte.
Pour les protéger le Département installe des « crapaudromes », dispositif de barrières infranchissables, composé de filets et de seaux de collecte visant à récupérer les batraciens. Ceux-ci sont ensuite précautionneusement pris en charge par des bénévoles qui les transportent de l’autre côté de la route. Les individus sont également sexés et comptabilisés afin d’analyser l’évolution des populations.
