Un mois après l’incendie qui a touché le Centre de secours principal, les pompiers font le point sur le déroulement de leur activité à Etampes.
Un peu plus de quatre semaines après le sinistre qui a touché le Centre de secours principal dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 décembre dernier, l’ensemble de l’activité se déroule normalement pour les équipes des sapeurs-pompiers, que ce soit pour les services d’appui ou ceux de l’activité opérationnelle qui portent secours aux Essonniens.
Côté activité opérationnelle, il n’y a pas eu de latence. « L’incendie avait été maîtrisé en un peu plus d’une heure, et dès le samedi 24 décembre au matin nous pouvions partir en intervention comme d’habitude », souligne le capitaine Galliot, chef du Centre d’incendie et de secours d’Etampes. Avec deux ambulances touchées par la fumée de l’incendie, une grande échelle brûlée, il a fallu réarmer le centre, mais cela a pu se faire dans la foulée du sinistre.
C’est plus en coulisse que la contrainte du sinistre se fait ressentir. Avec la perte d’une partie des locaux, la place disponible est plus que contrainte. Il a fallu en urgence réaménager les locaux encore debout pour accueillir les véhicules de secours incendie et les ambulances, refaire le réseau électrique, et le capitaine Galliot salue l’investissement des équipes, certains étant même rentrés de congés pour donner un coup de main.
Préserver les équipes
Mais au-delà du service de secours même, d’autres services ont été impactés par ce sinistre. C’est le cas du service mécanique de l’atelier ou du service logistique, dont les locaux ont été totalement détruits. Pour les personnels de ces deux services, le coup a été très dur. Une des premières décisions prises par la hiérarchie du SDIS a été de trouver une solution pour ne pas séparer les équipes et ainsi ne pas « ajouter un traumatisme à celui déjà subi».
Pour le personnel de l’atelier, c’est ainsi à 500m à vol d’oiseau, dans les anciens locaux de l’UTD Sud du département rue Saint-Fiacre que l’on s’est désormais installé. «On avait déjà un pied sur place, mais cela change les habitudes», confie José, l’un des mécaniciens. Le lien direct avec le centre de secours principal est différent, et, pour ce service qui entretient également le matériel des Centres d’incendie et de secours qui dépendent du groupement Sud, on a adapté les méthodes de travail. Désormais, ils se projettent à l’extérieur pour effectuer ces opérations.
La plus grosse difficulté vient finalement de la perte de leur outillage, parfois très spécifique, accumulé depuis des décennies. Malgré cela, on va de l’avant. «Il y a eu le temps des pleurs les premiers jours, aujourd’hui c’est le temps de la reconstruction», souligne-t-on. Pas le temps de regarder en arrière, la machine doit continuer de fonctionner.
C’est la même chose pour le service logistique également. «Quand j’ai appris cela, ça a été difficile. J’avais attendu ce poste depuis longtemps et je me demandais alors ce que nous allions devenir», confie Nathalie. Du bâtiment adjacent à la remise, elle est désormais installée au 2e étage du centre. L’équipe a été préservée là aussi. L’espace contraint nécessite d’adapter les méthodes de travail avec une gestion des stocks encore plus fine qu’auparavant, mais la volonté de répondre aux besoins du service.
«Nous nous entendons tous très bien dans le service, nous avons une ambiance de travail que je n’ai jamais connu dans ma vie professionnelle, et je ne remercierai jamais assez le colonel et le commandant pour leur écoute », confie-t-elle.
Préparer la reconstruction
«Dès le lundi 26 décembre, nous avons accueilli les équipes et nous leur avons donné un poste de travail. Nous avons un objectif partagé de maintenir la cohésion des équipes, et de soutenir la mission opérationnelle », rappelle le lieutenant-colonel Kaltenbach, chef du groupement Sud.
La réactivité et l’adaptabilité de l’ensemble des personnels dans ces moments difficiles ont été saluées et les changements nécessaires sont transparents pour les personnels qui bénéficient du travail de ces services d’appui. La solidarité des partenaires, comme la ville d’Etampes, « dont le maire Franck Marlin nous a tout de suite proposé d’accueillir les équipes de l’atelier dans son CTM», ont également touché les sapeurs-pompiers.
Quant à la remise de 1952 détruite par les flammes, une fois les expertises passées, elle sera probablement rasée. «Il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur», confie le chef du groupement Sud, et alors qu’on envisageait une extension sur le site, c’est maintenant à une reconfiguration complète qu’il faut se préparer, et prévoir des locaux adaptés à l’activité des sapeurs-pompiers aujourd’hui.
Une page d’histoire s’est tournée par le fruit du hasard, mais l’essentiel reste : le courage et le dévouement de ceux qui font le SDIS dde l’Essonne 365 jours par an.