Ce samedi 11 mars, la municipalité consultait les habitants sur deux sujets. Les habitants sont-ils favorables à l’implantation d’éoliennes supplémentaires sur le territoire communal et à l’installation d’un système de vidéoprotection.
Telles étaient les deux questions posées ce samedi 11mars aux Pussayens lors de la consultation citoyenne organisée par la Commission citoyenne du village. Deux sujets pouvant être clivants, voire polémiques, et sur lesquels il a donc été décidé de demander directement leur avis aux électeurs de la commune.
«Nous avons voulu donner la parole aux habitants et leur permettre de s’exprimer sur des sujets importants qui n’étaient pas dans notre programme lors de la campagne de l’élection municipale de 2020», indique Grégory Courtas, maire.
Dans les boîtes aux lettres de la ville, un document contenant des informations factuelles sur les deux projets avait été distribué. Sur la vidéoprotection un coût estimé entre 90 et 120000 euros pour l’implantation de 23 caméras préconiséepar la Gendarmerie nationale. Il était rappelé les principes encadrant le dispositif et les objectifs d’un tel dispositif, notamment en termes de dissuasion de la délinquance. Il était également souligné le coût d’entretien entre 3000 et 4000 € ainsi que le taux de subventionnement de 50% attendu pour l’investissement initial.
Pour les éoliennes, la commune indiquait avoir été contactée par EDF renouvelable pour l’implantation de 3 à 4 éoliennes sur des terrains privés le long de la RD838 en direction d’Angerville. Un plan avec la zone d’implantation était joint au document.
Réconcilier les citoyens avec la démocratie?
«Nous avons décidé de faire confiance à l’intelligence collective. Les gens sont capables de faire preuve de discernement sur ces sujets. Ce sont des sujets qui touchent à leur quotidien», souligne l’édile.
«C’est une bonne chose de nous demander notre avis. Ce sont des sujets importants, par exemple pour les éoliennes sur la question énergétique mais aussi la distance aux maisons», confiait Jean-Pierre. «C’est bien de nous demander notre avis, il faudrait le faire plus souvent et la décision finale serait plus facile à accepter», ajoute un autre. «C’est une bonne chose qu’on nous demande notre avis. Je pense que c’est normal et cela devrait être le cas pour toutes les décisions importantes», complète un couple venu avec ses enfants.
Finalement, ce sont 344 électeurs qui ont fait le déplacement samedi lors de cette consultation, soit près d’un quart des électeurs inscrits de la commune. Ils ont été 231 à s’opposer à l’installation d’éoliennes contre 104 pour, et 229 à dire oui à l’installation d’un système de vidéoprotection contre 102 à s’y opposer.
A chaque fois, une majorité de plus de deux tiers des Pussayens qui se sont exprimés est ressortie du scrutin. Un résultat clair que le Conseil municipal devrait suivre dans ses futures délibérations. « Sur des sujets importants, une consultation citoyenne est un outil pour réconcilier les citoyens avec la démocratie », résume Grégory Courtas.
Sans aucun doute une piste à suivre pour le futur alors que, même si les procédures de publicité sont suivies à la lettre, comme cela peut être le cas pour des projets éoliens ou de méthaniseur, une grande partie de la population a le sentiment que les choses se déroulent sans la moindre transparence, voire en catimini. Il n’y a alors qu’un pas vers la défiance et les rumeurs ou fake news en tout genre. Avec la consultation citoyenne, on dépassionne le débat et on fait confiance à l’intelligence collective.