Enzo, scolarisé au lycée de Cerny, doit se rendre par ses propres moyens chaque matin à D’Huison-Longueville pour avoir un bus. Et le soir, c’est le même périple, en sens inverse. Sa famille et le maire sont désabusés.
Une situation déroutante qui dure depuis la rentrée de septembre. Enzo, Orvallois lycéen à Cerny, ne bénéficie pas de transport scolaire à côté de chez lui. Chaque jour, il doit se rendre dans le village voisin de D’Huison-Longueville pour se greffer à une ligne de bus. «Il y a des bus qui viennent d’Oncy-sur-Ecole jusqu’à Cerny, et mon fils, qui est à huit kilomètres pour seulement dix minutes en bus, n’a pas d’arrêt, souffle Frédéric Marquès, son père, agacé. Entre Orveau et D’Huison-Longueville, il y a quatre minutes : lui, à pied, il met 30 à 40 minutes. Et ce n’est pas dans une ville, c’est à travers les champs, le long de la départementale. »
« Ca le travaille »
Le père de famille assure que des Orvallois se sont proposés pour amener son fils jusqu’à son bus, mais « ce n’est pas une solution pérenne. Et nous, on ne peut pas le déposer tout le temps, renchérit-il. C’est un enfant qu’on essaie de rendre autonome, mais il ne peut pas l’être. Et ça le travaille. Cela fait déjà deux mois que ça dure, c’est n’importe quoi. » L’hiver et sa fraîcheur pointe déjà le bout de son nez. « Il ne va pas y aller à vélo quand il pleut, je suis pour l’écologie mais pas à ce point-là », ironise Frédéric Marquès.
Michel Daigle, maire, a remué ciel et terre, espérant régler le problème. « Cette situation est inadmissible au regard de l’égalité entre citoyens et le droit à l’éducation pour tous, a-t-il écrit à Ile-de-France Mobilités. Résider dans une commune rurale ne doit pas être pénalisant. Pour rappel, le lycée de Cerny a ouvert ses portes en septembre (ndlr : pour l’enseignement général) et il a été imposé à cet élève d’être scolarisé dans ce dernier. »
Pas de solutions proposées
« La préparation des dessertes scolaires nécessite d’être anticipée, les financements ont été votés en juillet 2019, précise Ile-de-France Mobilités. Nous avions alors besoin des estimations d’effectifs par commune en février-mars 2019 afin de prévoir les nouveaux itinéraires pour septembre 2019. Or, à cette époque, aucun élève n’avait été recensé pour Orveau. Suite à la remontée de cette information (ndlr : concernant Enzo), nous avons demandé à plusieurs transporteurs d’étudier des adaptations de lignes. Les voyageurs actuels seraient largement impactés si une ligne était déviée par Orveau. Les élèves de Milly sont majoritaires sur la ligne des Cars Bleus, et le temps de parcours vers le lycée est déjà de plus d’une heure pour ces élèves. La déviation ajouterait 10/15 minutes. » Aucune solution n’est donc avancée.
De son côté, « la direction des services départementaux de l’Education Nationale de l’Essonne ne souhaite pas se prononcer sur le sujet ». Ile-de-France Mobilités propose de « réétudier la desserte pour septembre 2020, si d’autres élèves issus d’Orveau vont au lycée de Cerny ». Et pendant ce temps, Enzo n’a toujours pas de bus.
Retrouvez cet article dans nos éditions papier et numérique du jeudi 14 novembre.