La rivière de l’Essonne et ses habitants sous surveillance accrue

Le 16 septembre, seize élus ont participé à un atelier de sensibilisation autour d’une pêche scientifique.

Mieux comprendre l’Essonne pour mieux préserver la faune et la flore de la rivière. C’est l’intérêt de cet événement ouvert aux élus dont les communes sont bordées par ce cours d’eau : 36 personnes ont accepté l’invitation dont 16 élus. Jeudi dernier, le Syndicat intercommunal d’Aménagement, de rivières et du Cycle de l’eau (Siarce) a proposé une présentation des poissons pêchés à Vert-le-Petit.

Pour cette première édition ouverte aux élus, le Siarce a accueilli 36 personnes.

L’équipe du bureau d’études Hydrosphère a utilisé la technique de la pêche électrique sur 75 points précis dans l’Essonne pour obtenir un échantillonnage. Les poissons sont assommés par une faible électrocution, pris à l’épuisette et mis dans des seaux d’eau le temps de les mesurer et les peser. Ils sont ensuite remis à l’eau.

Tous les poissons ont été mesurés, pesés et relâchés.

Cette analyse permet d’étudier les populations existantes. Un indice est calculé en fonction du nombre de poissons trouvés et celui qualifié d’idéal pour savoir si cette partie du est saine pour ses habitants. « Plus l’indice est élevé, plus la qualité du milieu aquatique est dégradé », précise Clémence Houzé, ingénieure métrologue.

Un espace aquatique à préserver

Le Siarce s’active pour aider les poissons à trouver des espaces de vie en bon état et à retrouver leur instinct de parcourir l’Essonne. L’objectif est de surveiller et restaurer la continuité écologique de la rivière et de ses affluents, excepté la Juine gérée par le Siarja. « Le bassin versant de l’Essonne tend vers l’amélioration, il a moins souffert du réchauffement climatique que les autres cours d’eau comme l’Orge », indique Mathieu Camus, responsable du pôle Diagnostic à Hydrosphère.

La pêche du jour a été présentée aux élus aux abords de l’Essonne à Vert-le-Petit.

« La rivière est un élément vivant qui va déposer les nutriments et créer des espaces de vie pour permettre aux habitants de dormir, se reposer, manger et se mettre à l’abri des prédateurs, énumère Sophie Grémillet, directrice du service des Cours d’eau et des Milieux aquatiques du Siarce. La première cause d’une baisse de population, c’est la disparition de l’habitat. Comme nous humain, si on perd notre logement, on perd l’essentiel. »

Les intervenants agissent pour sensibiliser à la nécessité de réduire l’urbanisation massive et de garantir le bon état du cours d’eau et de ses affluents. Elles doivent réussir à concorder la préservation de l’écologie et la conservation du patrimoine où les lits de la rivière ont été modifiés et où la nature a su s’adapter.

Une brême pêchée le 16 septembre 2022 sur l’un des 75 points de la pêche scientifique.

 

Des espèces à surveiller

Ce 16 septembre, 344 poissons et crustacés ont été pêchés : bouvières, chevesnes, grémilles, gardons, etc. Deux espèces sont considérées comme susceptibles de provoquer des désordres écologiques : la perche soleil et l’écrevisse américaine. La lamproie de Planer, la loche de rivière et la bouvière présentent ici un enjeu patrimonial.

La rivière de l’Essonne compte des écrevisses.
Aurélie Corvisy
Aurélie Corvisy
Journaliste dans le Sud de l'Essonne. Elle travaille au sein de la rédaction depuis 2019. Pour lui proposer un sujet d'article sur son secteur : [email protected].