Essonne : que faire pour rassembler les citoyens le 11 novembre

104 ans après l’Armistice du 11 novembre 1918, cette date signifie-t-elle encore quelque chose pour la majorité des citoyens.

Au vu de l’affluence que l’on peut voir aux différentes cérémonies commémoratives du 11 novembre, on pourrait être tenté de dire que, pour une grande majorité d’Essonnien, le 11 novembre n’a qu’une faible résonance. De 2014 à 2018, pour les cérémonies menant au Centenaire, la population était venue assister aux cérémonies plus nombreuses, mais depuis le soufflé est retombé.

«Il faut faire comprendre aux gens que ce qui nous construit, c’est notre histoire, et notre passé. C’est grâce à tous ceux qui ont combattu pour que nous restions français», affirme la sénatrice Jocelyne Guidez. Mais comment fait passer ce message, c’est évidemment là une chose complexe. « La participation aux cérémonies est un serpent de mer. C’est un phénomène qui s’installe dans le temps. D’ailleurs, notre réseau associatif d’anciens combattants, bien que valeureux et courageux, se réduit aussi», ajoute Alexandre Touzet, vice-président du Conseil départemental et maire de Saint-Yon.

En dehors des participants, porte-drapeaux, élus, représentants des corps constitués, et musiciens de la fanfare s’il y en a une, les conjoints et familles de ceux-ci, forment le gros des cortèges. Ces dernières années, de nombreuses municipalités ont une parade avec la participation du Conseil municipal des enfants. Comme au McDo, quand les enfants sont là, les parents et les grands-parents sont là également. Mais il faut aller plus loin.

«Aujourd’hui, si on ne fait pas le lien entre Nation, armée et jeunesse, on n’y arrivera pas», analyse Jocelyne Guidez. Pour cela, peut-être faut-il dépoussiérer les cérémonies telles qu’on les connaît aujourd’hui. Avant le centenaire de l’Armistice, le 11  novembre 2018, le Conseil départemental de l’Essonne avait distribué des drapeaux pour les enfants de l’Essonne afin qu’ils puissent être représentés lors des cérémonies. Des communes en ont d’ailleurs recommandé au département

«A la fin du premier trimestre 2023, nous allons refaire des assises du monde combattant et les ouvrir à l’ensemble des élus en charge des cérémonies et du monde combattant pour resserrer les liens», indique Alexandre Touzet. Cela doit également être le lieu de la réflexion sur la participation de la jeune génération aux cérémonies les plus importantes que sont le 11  novembre et le 8 mai.

«Nous avons également besoin de trouver des points d’appui avec l’Education nationale », ajoute-t-il. Il est loin le temps où les enfants venaient avec leur enseignant participer aux cérémonies. «Nous avons aussi besoin de travailler sur le type de participation que les enfants peuvent avoir, au-delà de chanter la Marseillaise ou de lire un texte. Il faut s’ouvrir à de nouvelles idées», estime Alexandre Touzet.

Rien ne se fera en un claquement de doigts cependant. Pour les enfants d’aujourd’hui, dont les parents eux-mêmes n’ont jamais connu la guerre que de loin, sur les écrans de télévision, se rassembler à ces dates de l’histoire peut sembler ne pas avoir de sens. Mais aujourd’hui, alors que la France est touchée indirectement par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, on ne peut échapper à faire aboutir la réflexion sur ce sujet.

Teddy Vaury
Teddy Vaury
Teddy Vaury est rédacteur en chef du Républicain de l'Essonne. Il travaille au sein de l'hebdomadaire départemental depuis 2006.