Des membres de la communauté juive de la ville engagés au sein du collectif du 7 octobre ont collé les affiches arborant les visages des otages et victimes du Hamas en Israël.
Le samedi 7 octobre dernier, les terroristes du Hamas lançaient une attaque d’envergure contre Israël, prenant pour cible la population civile. Environ 1200 personnes ont été tuées, en grande majorité des civils, d’enfants en bas âge à des personnes âgées sans défense. Les images de chambres d’enfants tâchées de sang, les récits des proches à qui les terroristes ont envoyé les images des tortures et assassinats de leurs proches faisaient, et font encore, froid dans le dos. Il s’agissait du plus grand nombre de juifs massacrés en une journée depuis la Shoah. L’onde de choc aurait dû être immense… mais cela n’a pas été le cas.
Pour les Français juifs, cela a été un deuxième choc. «Alors qu’on est si prompt à se rassembler pour commémorer, montrer notre solidarité lors de catastrophes internationales, y compris ici à Etampes place de l’hôtel de ville, cette fois il n’y a rien eu de tel», déplorait il y a quelques semaines l’un des colleurs d’affiches de ce lundi 11 décembre au soir. Pour une autre, le souhait d’organiser une action le jour des droits de l’enfant a été reçu avec un « ce n’est pas le lieu», par ses collègues. A la douleur s’est ajouté de la colère.
Une prise de conscience espérée
Avec d’autres membres de la communauté, au sein d’un collectif de colleurs d’affiches, ils ont donc placardé sur les panneaux d’affichage libres de la ville les visages des otages du Hamas, séparés de leurs proches depuis le 7 octobre. De Kfir, un bambin de 10 mois, à Agam, 19 ans, en passant par Youssef, 63 ans, des dizaines de visages regardaient les Etampois ce mardi 12 décembre. «On espère que les gens vont respecter ces affiches et surtout regarder ces visages et avoir une prise de conscience », commente un membre du collectif.
Et surtout rappeler qu’au-delà du conflit, des civils, des familles souffrent. «Avoir de l’empathie, ce n’est pas prendre partie », insiste une colleuse d’affiches. Au cours de la soirée, un passant, voyant l’action des colleurs, a proposé de prendre lui-même des affiches pour les coller dans sa commune à Angerville. Une marque de soutien qui a fait chaud au cœur des colleurs du soir.
«Depuis le 7 octobre, je me suis senti isolé. J’ai eu le sentiment qu’avant d’être Français j’étais surtout un juif», rappelle un Etampois du collectif. «On voit surtout que sous couvert de l’antisionisme se cache encore l’antisémitisme aujourd’hui en France », complète son amie. Une triste et honteuse réalité…