Que les usagers de la route se rassurent, la circulation n’est pas bloquée ce jeudi 25 janvier. Une centaine d’agriculteurs de l’Essonne ont décidé de se faire entendre aujourd’hui et ont installé un barrage filtrant sur la RN20. La circulation est donc ralentie sur l’axe, dans les deux sens.
Ce mouvement des agriculteurs venus nombreux, s’inscrit dans le mouvement de colère qui a démarré dans le Sud-Ouest de la France il y a quelques semaines. Le mot d’ordre parmi ces exploitants est simple : « Laissez-nous travailler ». L’empilement des normes et des contraintes complexifie un métier déjà difficile et bien souvent méconnu par le grand public.
« On veut juste l’application des normes européennes »
Dans le discours des manifestants, pas de démagogie, mais au contraire un message raisonné et raisonnable. « Nous voulons juste être sur un pied d’égalité avec nos concurrents européens. Il faut dire stop à la surtransposition des règlements européens en France », explique Antoine Benoist, l’un des représentants de la FNSEA sur la manifestation.
« Il y a tellement de réglementations qui s’empilent les unes sur les autres que l’on ne sait plus, quand on met un pied dans la cour de la ferme, si on respecte les règles », ironise Benoît Mazure, exploitant agricole à Morigny-Champigny.
En réalité, ce n’est pas nouveau. Ce cri d’alarme concernant l’ultra-complexification de leur profession, la surtransposition des normes, les réglementations pointilleuses qui viennent parfois empêcher des objectifs de transition ou de préservation de la biodiversité, comme par exemple sur les haies, ne date pas d’aujourd’hui.
Mais, s’il a été entendu par le passé, parfois écouté et rarement suivi d’actions concrètes, cette fois, la détermination des manifestants est forte. « Nous n’accepterons pas de mesurettes, nous voulons des vraies actions et, a minima, l’arrêt des surtranspositions françaises des normes européennes », lancent les manifestants.
L’appel lancé par la FNSEA de bloquer Paris ce vendredi 26 janvier a été accueilli par des applaudissements sur le rond-point de Morigny-Champigny à midi, signe d’une volonté d’aller jusqu’au bout qu’on n’avait plus vu depuis longtemps dans les rangs des agriculteurs, sauf peut-être pour les plus anciens, lors du mouvement historique de 1992.
« Nous vivons une mobilisation historique aujourd’hui il faut aller jusqu’au bout », résumait Benoît Mazure. Le ton est donné. A suivre.