Venus de l’Essonne, mais également des départements voisins de Seine-et-Marne, des Yvelines, et même du Val d’Oise, plusieurs dizaines d’agriculteurs bio de la Région ont mené une action pour faire entendre leurs revendications spécifiques ce mercredi 31 janvier à Brétigny-sur-Orge, sur le rond-point se trouvant au niveau du cinéma Kinépolis sur le CD19.
Cette action transpartisane, menée à l’initiative du Groupement des agriculteurs bios (GAB) d’Ile-de-France, ne doit pas être lu comme une action pour couper l’herbe sous le pied des autres manifestations en cours. « Nous soutenons le mouvement actuel mené par nos collègues et nous partageons pleinement le constat sur le problème des revenus, le problème de la reconnaissance, la nécessité d’une simplification administrative et l’injustice de la concurrence déloyale », énumèrent-ils.
Thomas Lafouasse, vice-président du GAB, et également maraîcher et céréalier à Pecqueuse dans le nord-ouest du département, rappelait les revendications particulières de cette branche de la profession. « Aujourd’hui, nous avons besoin de relancer la demande, avec l’application de la loi Egalim et l’intervention de l’Etat sur les stocks pour assainir le marché », indique-t-il.
Sur le premier point, Egalim imposait au 1er janvier 2022, une part de 20% de bio dans les restaurations collectives comme par exemple dans les écoles. En juin 2022, on n’était encore qu’à 6,6%. « Nous avons répondu à des appels d’offres, mais les cahiers des charges sont trop lourds pour que nous puissions obtenir les marchés », indique Jérôme Chenevière, exploitant agricole et boulanger bio à Guillerval.
Sur le second point, c’est l’affaissement du prix des céréales bio, tombé aujourd’hui, peu ou prou, à un prix se rapprochant de celui du conventionnel à 200 € la tonne. « Aujourd’hui nos coûts de production sont à 370 €/tonne. On doit stocker aujourd’hui en attendant que les prix remontent. Nous avons besoin que l’Etat intervienne et rachète 200 000 tonnes de blé en trop pour redresser le marché », précise Thomas Lafouasse.
La liste des revendications est longue, avec la mise en place du plan d’urgence, à 271 millions d’euros, qui avait été retoqué par le gouvernement eu juin 2023, ou encore le maintien des écorégimes de la PAC à 145 €/hectare, une revendication que l’on retrouve également chez leurs collègues en conventionnel qui avancent également sur les sujets environnementaux.
Autre vaste sujet d’inquiétude, celui du maintien des exploitations en bio. Devant être à 150€/hectare et par an, celles-ci « ont été supprimées sans prévenir », déplore encore Jérôme Chenevière. Elles sont pourtant indispensables pour maintenir l’équilibre économique des exploitations. Leur disparition pourrait provoquer une vague de déconversion importante en Ile-de-France…
Comme leurs collègues, ils ont décidé d’agir ce mercredi pour se faire entendre. La circulation a été réduite à une seule file en amont de la manifestation, provoquant des ralentissements sur les RD8, RD117 et le CD19. Les effectifs de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale étaient mobilisés pour fluidifier la circulation.
Cette manifestation devrait se terminer entre 18 et 19 heures ce mercredi 31 janvier.