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    Essonne : le trafiquant de drogues forçait les mineurs à prendre part au business

    Dans cette affaire jugée le 16 août au tribunal judiciaire d’Evry-Courcouronnes, trois adolescents de 16 et 17 étaient impliqués en temps que revendeurs de produits stupéfiants.

    Le rendez-vous était donné à 11h à la Rocade, lieu connu pour le trafic de drogues à Longjumeau. Les revendeurs se réunissent pour commencer leur journée et attendent que la personne en charge vienne leur donner les instructions. Lundi 16 août, c’est le gérant de terrain, en intérim selon ses dires, qui comparaissait devant le tribunal judiciaire d’Evry-Courcouronnes. Il était jugé pour cession de stupéfiants et provocation directe de mineur de plus de 15 ans à céder ces mêmes produits, ici du cannabis et de la cocaïne.

    Au total, ce sont onze procès-verbaux qui ont été établis dans cette affaire qui a mobilisé la police nationale et la police municipale. Sur chacun d’eux, c’est le même scénario  : « De janvier à mai, on vous voit sur les lieux de manière régulière. Vous donnez les instructions et vous intervenez au cas où les jeunes décideraient de partir avec l’argent », déclare le président du tribunal. Les revendeurs mineurs âgés de 16 et 17 ans, victimes dans cette affaire, ont aussi témoigné contre lui. « Ruskov (son pseudo) m’a mis la pression pour que je participe. C’est lui qui récupère l’argent et donne à manger aux petits, j’ai peur de lui. » Entendu, l’homme de 25 ans, père d’une petite fille de neuf mois, a indiqué qu’il s’était résolu à devenir trafiquant pour nourrir sa famille, mais a nié la provocation. « Ils se sont faits attraper, c’est pour ça qu’ils donnent mon nom et se font passer pour des victimes. » Le procureur, lui, avait sa petite idée sur le pourquoi du recrutement forcé d’adolescents : « Il savait qu’ils étaient mineurs, ceux-là risquent moins et sont plus malléables ».

    Trois ans derrière les barreaux

    Déjà condamné en 2018 à un an de prison pour trafic de stupéfiants, le Longjumellois risquait 20 ans de prison. Si le procureur de la République avait requis quatre ans, il a finalement été envoyé derrière les barreaux pour trois ans. A noté que le prévenu a été relaxé de la provocation sur deux des trois victimes, et déclaré coupable pour la plus jeune d’entre elles. La mère d’une des potentielles victimes, pour laquelle le prévenu a été blanchi, s’était constituée partie civile et réclamait 2 000 €. La demande n’a pas été retenu par le parquet.