Avec une année 2024 difficile marquée par une baisse continue du chiffre d’affaires et la hausse des coûts, le bar à concerts Le Pélican est à vendre.
Fin de l’été, les deux associés, Julien et Justine, dressent un bilan de ces huit premiers mois de l’année 2024 : la situation est critique. Depuis janvier, le chiffre d’affaires ne fait que chuter. Ils gardent espoir et prennent des décisions difficiles : licencier la personne en charge de cuisiner de bons plats pour les clients et retarder les paiements auprès des fournisseurs. « On a envisagé la fermeture administrative, mais on aimerait surtout vendre le lieu et le fonds de commerce d’ici la fin de l’année à quelqu’un qui sera motivé, moi je n’ai plus la force », confie Julien, co-gérant du bar Le Pélican.
Pour le co-propriétaire, plusieurs faits impactent la fréquentation du bar aux 3 900 abonnés sur Facebook. La baisse de fréquentation n’est pas liée aux confinements passés, mais plutôt aux conséquences économiques : « Ma clientèle fait partie de la tranche d’âge des 35-60 ans et elle est touché de plein fouet par l’inflation, l’augmentation des charges, la taxe foncière et j’en passe. Maintenant les employés qui s’arrêtaient ici pour boire un verre avant de prendre le RER rentrent directement chez eux. Je n’en veux à personne, c’est comme ça ».
Une décision difficile
Pour le bar, c’est pareil. Les denrées alimentaires ont augmenté, les factures de gaz et d’électricité ont doublé. Ces augmentations, les gérants n’ont pas souhaité la répercuter sur les prix des consommations et atteindre les prix exercés sur la capitale.
Pour s’adapter, le Pélican a pris la décision de réduire ses horaires d’ouverture : le bar n’est désormais ouvert que le soir, de 17h à minuit, et le service de restauration est suspendu. L’objectif est de maîtriser au mieux les dépenses et de proposer un service de bar pour les nombreuses soirées concerts qui continuent d’attirer les habitués et quelques nouvelles têtes sensibilisées par une pétition en ligne pour sauver le Pélican.
La question qui se pose en ville, est de savoir si c’est la collectivité qui doit intervenir face à cette situation. « Malheureusement, nous n’avons pas la compétence pour user d’un droit de préemption sur les fonds de commerce. Il est vrai que le Pélican est une institution dans la ville, mais il est important de distinguer la situation de la ville de Lardy avec celle d’une commune où il s’agirait du dernier commerce, indique Dominique Bougraud, maire. Nous ne pouvons pas mettre plusieurs centaines de milliers d’euros pour ce commerce, ce qui poserait un précédent avec d’autres commerces de la commune qui se retrouveraient dans une situation identique ». L’édile rappelle que la municipalité a soutenu l’établissement ces dernières années, en travaillant avec lui à la Fête de la Musique ou en le faisant participer aux diverses animations communales.
Une pétition en ligne a tout de même été publiée par Rémi Lavenant, élu d’opposition de Lardy afin de demander à la mairie de préempter le fonds de commerce pour en faire un bar associatif. Le manifeste a déjà collecté 1260 signatures. « Grâce à la pétition, notre annonce de vente a gagné en visibilité et on a un peu plus de monde sur certains soirs », indique le barman. Pour le gérant, l’idéal à ce jour serait que les 1260 personnes qui ont signé la pétition viennent consommer une bière ou un café au moins une fois par mois.
Épuisé par la pression de la gestion, Julien envisage de redevenir salarié : « On ne se rend pas compte de la pression quand on est patron. J’aimerais que la vente me permette au moins de payer les dettes ». Le prochain rendez-vous spécial au Pélican, c’est la soirée contre le cancer du sein le samedi 19 octobre où Amy du salon Le Regard bleu sera présente pour tatouer les volontaires sur le thème d’Octobre rose et d’Halloween. Une partie des fonds récoltés sera reversée à la recherche.
- Adresse : 6, rue du Verger à Lardy.