Mardi 31 août, les parents concernés étaient appelés à se réunir dès 10h devant l’église Notre-Dame-de-l’Air à Athis-Mons. Vendredi 3 septembre, une réunion devait se tenir avec la mairie dans l’optique de trouver une solution.
« Si on ne se bat pas dans le système français, on est livré à nous-mêmes. Laure apporte une aide pour les enfants et pour les parents. Elle nous a sauvés« , s’exprime Agnieszka Taylor. Agnieszka est mère de Victoria, une petite fille autiste suivie par Framva Handicap, une structure d’aide pour les aidants et enfants atteints de handicaps. Mardi 31 août, la structure appelait les parents à manifester devant l’église Notre-Dame-de-l’Air à Athis-Mons. Hébergée dans un local prêté par l’église depuis sa création il y a deux ans, FRAMVA Handicap doit désormais trouver une autre solution. Sous peine de voir son activité s’arrêter.
« Nous sommes ici depuis le début. On s’était entendu sur le fait que je règle 100 € par mois à la paroisse pour couvrir notamment les frais d’électricité. A présent, elle veut reprendre son local, explique Laure Malmezac, directrice de la structure, quelque peu dépitée. On a tout fait ici, on a transformé les lieux pour qu’ils soient adaptés à notre activité. » Quand on demande à Laure si elle connaît la raison de ce revirement de l’église, elle est dans l’impossibilité de répondre. Figèle Ngo Nkeng Matip, présidente de l’union locale Consommation logement et cadre de vie (CLCV) regrette que cette activité lancée en auto-entreprenariat soit très peu accompagnée. « L’église a eu le cœur sur la main en proposant son local pour accueillir cette entreprise qui se bat pour une belle cause. Mais ça reste une entreprise, et elle n’a pas vraiment sa place dans une église. Dommage qu’elle ne soit pas accompagnée, elle est auto-entrepreneure. »
La structure a été créée par Laure Malmezac, assistante éducative des élèves en situation de handicap (AESH) spécialisée dans l’autisme et elle-même atteinte d’un handicap touchant sa colonne vertébrale, Elodie Régina, aussi AESH et Péguy Brulu, puéricultrice. Toutes les trois, elles aident les enfants qu’elles suivent dans leur apprentissage et permettent aux parents et aidants de bénéficier d’une aide administrative et psychologique. En complémentarité des instituts médico-éducatifs et des écoles, la Framva Handicap permet aux enfants de revoir certaines notions et de les approfondir. A leur rythme.
Une élève qui ne peut rester assise plus de 30min en classe
Agnieszka a rencontré Laure en 2018, après avoir vécu pendant plus d’un an en Pologne, où la prise en charge des enfants handicapés est, selon ses dires, beaucoup plus présente et accessible. « En Pologne, Victoria pouvait rester 5h assise en classe, en France elle n’y arrive pas plus de 30 minutes. Avec Laure, ça se passe très bien. Elle travaille l’écriture, le calcul, la langue des signes (…) Laure fait tout ce que le système français ne fait pas, parce qu’elle prend le temps pour chacun. » Si la structure venait à disparaître, Agnieszka – qui est déjà tombée en dépression devant la complexité de la scolarité de sa fille – ne sait comment elle pourrait continuer à faire progresser son enfant.
La déléguée municipale au handicap, Françoise Dusson Duthoit, présente lors du rassemblement, a indiqué qu’une réunion se tiendrait au cabinet du maire le 3 septembre. « Il s’agit d’une entreprise et non d’une association, la Ville n’a pas à mettre de local à sa disposition« , a prévenu l’élue. Chacun espère, les employés de la structure comme les familles aidées, qu’à l’issue de cette réunion une solution sera trouvée pour que l’entreprise puisse continuer ce travail si précieux.