A l’occasion de la Journée mondiale des zones humides, une visite sur le chantier de réhabilitation du Parc Bouniol a eu lieu le samedi 11 février.
Depuis son acquisition par la commune le 13 janvier 1996, le parc André-Bouniol est devenu un véritable poumon vert, un espace privilégié pour la biodiversité au cœur du village. L’opération de réhabilitation menée par le Syndicat de la rivière la Juine et de ses affluents (Siarja) doit permettre de redonner un nouveau souffle à la biodiversité dans le parc.
Ces travaux ont pour but d’améliorer l’espace naturel de ce parc. Les trois objectifs principaux sont la restauration des milieux aquatiques et humides, la création d’un cheminement en platelage, et enfin la mise en place de panneaux pédagogiques.
Plusieurs opérations sont prévues, notamment la remise à ciel ouvert d’un ruisseau busé sur environ 70 mètres linéaires. « Les méandres et les berges en pente douce du ruisseau permettront l’installation de nombreuses plantes hélophytes (ndlr : plantes semi-aquatiques) qui rempliront des fonctions de phyto épuration, et permettront de fournir des habitats à la biodiversité aquatique » indique Marion Bailleul, technicienne du Siarja.
La mare présente sur le parc a été restaurée, et deux nouvelles mares de 25 et 50 m² ont été créées dans la roselière et dans une prairie humide située sous une ancienne peupleraie, avec pour objectif de fournir de nouvelles zones de ponte aux amphibiens. « En effet, si le Triton palmé, la Grenouille verte, et la Grenouille agile sont déjà présentes sur le parc, nous pensons que d’autres espèces plus rares localement comme le Triton crêté ou le Triton ponctué pourraient s’implanter dans le parc. Dès l’année prochaine à partir de fin février, des pontes pourraient avoir lieu », ajoute la technicienne.
Fin du chantier en octobre 2023
Ces deux mares se trouvent dans la deuxième partie du parc, d’une surface d’un hectare acquis en 2016 par la commune de Châlo-Saint-Mars. Cette peupleraie a d’ailleurs également fait l’objet de travaux par le Siarja dans le cadre de ce projet : « 55 arbres ont été abattus, dans l’optique de remettre en lumière la prairie humide, et de laisser un boisement spontané et adapté s’installer ». Parmi les opérations de restauration, une surface de Solidage du Canada (plante invasive) a également été supprimée par étrépage (retrait d’une couche superficielle du sol), et va être concurrencée par un ensemencement de graines locales.
Outre les amphibiens, le parc André-Bouniol est aussi un habitat apprécié des oiseaux. On peut ainsi y retrouver des oiseaux patrimoniaux comme le pic mar, le martin-pêcheur, le faucon hobereau, et le verdier d’Europe pourront donc s’y épanouir.
Zone humide, le parc André-Bouniol a également une utilité comme une éventuelle zone d’expansion de crue en stockant l’eau, capter du carbone ou favoriser d’une manière globale le maintien de la biodiversité. « Pour la compétence Zones humides du Siarja, cette opération sera une réalisation phare de cette année », confie Marion Bailleul.
Au mois d’avril prochain, un nouveau platelage sera mis en place, suivi en mai par les plantations notamment des hélophytes. Les travaux se concluront à l’automne avec la plantation d’une haie champêtre et la pose des cinq panneaux pédagogiques sur les mares, la zone humide, la rivière, la gestion différenciée menée par la commune pour l’entretien et enfin le plan du parc André-Bouniol. Du mobilier urbain, avec des tables de pique-nique et des bancs seront aussi installés.
Ces travaux marquent l’aboutissement d’un travail mené depuis 3 ans par le Siarja en concertation avec la commune. Après 9 mois de travail, le parc qui s’étend sur 3,35 ha aura un nouveau visage. D’un coût total de 359 386 euros, ce chantier est financé à 50 % par le Département, 20 % par la Région, 4 % par la commune de Châlo-Saint-Mars et les 26 % qui restent par le Siarja.
Juliette Roch avec Teddy Vaury