Essonne : Audrey Larcade, cavalière victime de viol, se livre dans « Mon corps pour une coupe »

Dans cet ouvrage publié le 15 octobre, la sportive revient, à travers la plume de Marie Leduc-Lusteau, sur cet épisode traumatisant de son adolescence.

« Je te vois heureux de cette jeunesse que tu me prends […] Tu as 15 ans et moi 80, tu m’abîmes, tu me prends ma légèreté. » Page 55, du livre « Mon corps pour une coupe« . Rédigé par la psychologue et auteure longjumelloise Marie Leduc-Lusteau, le livre de 171 pages a été publié le 15 octobre aux éditions Jets d’encre.

A travers les pages, Audrey Larcade, cavalière victime de viol, se livre sur son histoire à travers les mots de Marie. De sa naissance au décès de son bourreau, en passant par sa rencontre avec ce dernier et son amour pour les chevaux, celle qui est aujourd’hui mère de trois enfants se confie sur ce qui lui est arrivé dans l’espoir « que la parole se libère ».

Poussée par la plainte de Sarah Abitbol

A la lecture du récit, on plonge dans l’intimité de la Menneçoise, qui n’avait que 14 ans lorsque son entraîneur d’équitation, sexagénaire, aurait décidé de lui prendre sa virginité, lors d’une nuit d’hôtel réservée pour une démonstration sportive en Corrèze. On en apprend plus sur cet entraîneur, dont le nom n’est jamais mentionné, comme le fait qu’il ait gravé Audrey sur sa peau avec un tatouage. « Ce n’était pas une agression mais une histoire d’amour », dira l’agresseur présumé à Marie, à l’occasion d’un stage chez lui, avant que sa licence ne lui soit retirée définitivement, peu avant sa mort (fin avril 2021 suite au Covid).

Si Audrey n’a rien dit au sujet des violences qu’elle a subi pendant plusieurs années, c’est parce qu’elle avait honte et qu’elle était sous son emprise, « dans ses griffes » comme l’écrit Marie. L’emprise est « une colonisation psychique », peut-on lire à la dernière page. C’est finalement les révélations de Sarah Abitbol, patineuse qui accuse son entraîneur de viol, qui lui auront donné la force de parler haut et fort.