Essonne : après les manifestations, la colère est toujours là chez les agriculteurs

Alors que la mobilisation approchait de sa conclusion, l’ambiance était loin d’avoir des airs de victoire sur l’A6.

Si c’était une victoire, elle avait tout l’air d’une défaite. Difficile de ressentir autrement l’ambiance avec les manifestants à Chilly-Mazarin après les annonces faites par le Premier ministre et les premiers appels à lever les blocages par les syndicats à l’échelle nationale. Le sentiment général pouvait se résumer simplement d’un «tout ça pour ça ».

Après la période d’euphorie de la mobilisation, le soufflé est retombé. «On n’a que des grandes paroles, mais ce n’est que du vent. Nous ce dont on a besoin pour travailler, ce sont des certitudes, on a besoin d’explications claires», confiait Stéphane Besnard, agriculteur bio à Mespuits.

Le manque de mesures concrètes, notamment sur le plan économique, est ce qui a le plus déçu les manifestants. S’ils se félicitaient du plan d’urgence pour les éleveurs, ils en attendaient aussi pour eux. «Aujourd’hui, on est tous dans la panade », soufflait un collègue un peu plus loin. Et la prise de parole du Président de la République quelques heures plus tard n’a pas amélioré ce sentiment. «Mais de quoi il parle, on n’y comprend rien», s’agaçait un agriculteur.

«Ce n’est pas facile de terminer un mouvement comme ça, il y a forcément des mécontents, des insatisfaits», avoue Nicolas Galpin, exploitant à Auvernaux. Le désarroi était palpable, avec certains manifestants ayant les larmes aux yeux en écoutant les réponses qui leur étaient faites.

La colère est donc toujours là, et maintenant, l’inquiétude est le risque de voir les syndicats ne plus avoir la main sur la base. Attention danger !

Teddy Vaury
Teddy Vaury
Teddy Vaury est rédacteur en chef du Républicain de l'Essonne. Il travaille au sein de l'hebdomadaire départemental depuis 2006.