Essonne : Après deux mois de travail, ils n’ont toujours pas touché un centime

Vendredi 25 novembre, des agents de la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités manifestaient devant leurs locaux à Evry-Courcouronnes. Depuis octobre, plusieurs agents ne sont pas payés par le ministère, censé justement être garant du bon versement des salaires. 

Les messages inscrit sur les pancartes sont sans équivoque : « Dis moi ministère, comment survivre sans salaire ?« , « Etat voyou paie tes agents« , « Balance le fric« … Jeudi 25 novembre, ils étaient une vingtaine d’agents de la Direction départementale de l’emploi, du travail et de solidarités (DDETS) à manifester devant leurs locaux, boulevard des Champs-Elysées à Evry-Courcouronnes. La raison de leur colère : depuis le mois d’octobre, trois agents rencontrent des difficultés dans le versement de leurs salaires.

« C’est le comble ! La DDETS, qui dépend du ministère du travail et est présentée comme garante du bon versement des salaires, ne paie pas ses agents ! « , lance un inspecteur du travail, aussi représentant de la CGT. Ils sont au moins trois, à la connaissance du syndicaliste, à être dans cette situation. « On demande le versement immédiat de leurs salaires, et la direction leur a proposé des acomptes. En principe, le ministère devrait être en capacité de payer, il y a volonté de ne pas avouer qu’ils ont eu tort. » La branche locale renverrait la patate chaude vers le ministère national, et ce dernier vers la direction locale. « On refuse de nous dire là où ça a bloqué… Ils devraient donner raison à cette demande pourtant simple à satisfaire. »

La direction leur a proposé des acomptes

Parmi les manifestants se trouvaient justement les deux agents concernés. « On a signé nos contrats le 8 octobre, on a envoyé toute la documentation demandée à temps« , explique la mère d’un enfant en bas âge. Fin octobre, celle-ci ne voyait pas l’ombre d’un salaire. « On a contacté le service ressources humaines qui nous a dit ne pas être au courant, puis on a été voir la directrice, Mme Choquet, qui nous a indiqué être sur le dossier mais sans rien de concret. » Le relai a ensuite été pris par la CGT, qui est restée sans réponse, jusqu’à un mail évoquant le versement d’acomptes. « On m’a proposé un premier acompte de 2 420 €, le 6 décembre, pour les salaires d’octobre et novembre, puis un second de 1 300 € début janvier, pour le salaire de décembre avant l’arrivée de la rémunération complète fin janvier« , explique celui qui a signé un contrat de trois mois pour une paie mensuelle de 1 800 €. Selon leurs dires, les acomptes proposés seraient même différents en fonction des agents, alors qu’ils ont signé pour le même montant.

« On nous a aussi proposé de voir une assistante sociale« , explique celle qui doit payer une assistante maternelle. Après une montagne de paperasse à faire, la jeune maman a vu arriver 1 000 € sur son compte bancaire. « La direction nous a aussi proposé des attestations à fournir à la banque, indiquant qu’on allait être payer sous peu, mais sans aucune date. » Son collègue, lui, a fait le choix de ne pas demander d’aide. « Ce n’est pas ce que j’attends de la direction, et c’est beaucoup trop fastidieux à faire. On leur demande d’être plus impliqué, de passer les appels devant nous et de transmettre les informations. On se sent délaissés. » A noter qu’une autre personne est concernée par ces difficultés de versement de salaire. Une femme, agent titulaire, qui travaille ici depuis 22 ans. Depuis deux mois, elle aussi ne reçoit que des acomptes de son salaire. Elle aurait contacté la préfecture, qui l’aurait laissée sans réponse.

Des procédures judiciaires ont été enclenchées

A 15h le même jour, les manifestants étaient reçus par leur direction. « Après beaucoup d’insistance de notre part, il nous a été répondu que madame Choquet communiquerait par écrit aux collègues concerné-e-s, si elle avait du nouveau […] Finalement, la direction n’a déclaré prendre aucun engagement« , regrette la CGT. Contacté par notre rédaction, la direction de la DDETS n’a pas donné de suite. Le syndicat affirme avoir accompagné des agents sur des procédures judiciaires. « On a engagé des référés provisions« , explique l’inspecteur du travail. Devant cette gestion administrative qualifiée d’inhumaine, il signale que le mouvement ne peut pas « s’interrompre étant donné l’ampleur des scandales« .