Andy Cassayre est depuis plus de 20 ans un artiste essonnien qui s’inscrit dans le paysage local et dont vous avez peut-être déjà vu des œuvres sans le savoir. Récemment, il a été invité au Château de Versailles, l’un des sites historiques les plus visités au monde, pour animer un atelier Graff.
Pour un artiste, être invité au château de Versailles, que ce soit pour une exposition, ou animer un atelier est un fait marquant et Andy Cassayre a encore du mal à croire qu’en début d’année, il proposait une animation pour les jeunes dans l’un des monuments les plus visités non seulement en France, mais dans le monde entier. En 2018, le château de Versailles était le site historique le plus visité après la Cité Interdite à Pékin en Chine.
«C’est une certaine fierté pour un gars de l’Essonne de représenter le street art à Versailles», confie-t-il. C’est Séverine Hardoin-Delorme, cheffe de projets à la direction du développement culturel du Château de Versailles. qui a contacté Andy Cassayre sur la recommandation de Franck Senaud, de l’association Préfigurations.
Elève des Beaux Arts à Orléans
Andy a donc proposé des ateliers qui ont pu s’insérer dans un cycle d’activités sur les sciences du temps de Louis XV, dont font partie la cartographie, l’astronomie et la géographie. « Elle souhaitait organiser des ateliers artistiques mêlant street art et cartographie, à partir d’octobre-novembre 2022 et sur plusieurs séances». Andy a donc animé deux ateliers sur plusieurs semaines, le premier sur l’univers spatial et les planètes « que j’ai mis au point il y a quelques années déjà », et un second sur la cartographie, « que j’ai créé de toutes pièces pour l’occasion».
Comme pour toute activité street art, les aérosols et pochoirs de toutes sortes, assiettes en carton, couvercles de pots de peinture, cailloux, papier journal, étaient de sortie. Et Andy a été enchanté de voir le résultat: « des apprentis cartographes ou astrologues jonglant avec les couleurs de dizaines de bombes aérosols avec toujours le même résultat : celui de découvrir instantanément le fruit de sa créativité de façon ludique et plutôt facile ».
Quand il en reparle, Andy Cassayre est encore sur un petit nuage. «J’ai adoré animer un atelier dans un endroit aussi prestigieux. J’aime aussi le fait que le Street Art flirte avec le rococo et je suis fier d’y avoir participé », conclut-il.
Et il faut bien admettre que cela a également fait du bien à son ego. Après tout, lui, qui fait partie du paysage essonnien, n’est pas toujours estimé à sa juste valeur, et est souvent vu comme «le gars qui décore les vitrines à Noël».
Andy Cassayre a la passion du dessin depuis aussi loin qu’il s’en souvienne. Enfant, il n’y avait pas une journée sans qu’il ne passe son temps avec des feuilles et des crayons, essayant de reproduire ce qu’il voyait, des dessins animés aux bandes dessinées.
Après un bac Arts et lettres où l’histoire de l’Art, le dessin et le travail en atelier figurent au programme, il entre aux Beaux Arts à Orléans. Pendant cette période il multiplie les stages et les expériences, envisage un temps de travailler dans la publicité, puis décide de se lancer comme artiste.
Le street art n’était pas alors une corde à son arc. «Cela a commencé vraiment par hasard, quand les responsables de la maison de quartier de Guinette à Etampes m’ont proposé de réaliser une fresque avec les enfants du quartier», se souvient-il. Celle-ci a été faite sur le bâtiment C, et est encore visible aujourd’hui.
Après cela, il réalise de nombreuses fresques, à Paris, dans d’autres communes de l’Essonne dans des gymnases, des espaces publics ouverts à la jeunesse, et beaucoup sont visibles à Etampes. On peut ainsi en découvrir dans la montée de Croix-de-Vernailles, à la crèche Mandarine, à la salle Zarafa, les locaux des associations caritatives, et la liste n’est pas exhaustive.
La fresque qu’il avait réalisée en 2008, à l’occasion du passage du Tour de France à Etampes, sur les palissades le long de l’ancien hôpital, avait contribué alors à le faire connaître.
Un artiste qui fait passer des messages
Dans l’expression d’Andy Cassayre, la pop culture prend une place importante. La BD, le manga, le Pop Art d’une manière générale, « c’est dans mon ADN», résume-t-il. Mais au-delà du style, l’artiste qu’il est transmet toujours des messages. L’environnement et la préservation de la planète, la paix et la tolérance, sont des thèmes qu’il a abondamment décliné dans ses œuvres mettant en scène les super-héros de la culture populaire.
De la critique, et de la subversion parfois, pour faire passer des messages pouvant toucher tout le monde. C’est le propre de l’Art, faire réfléchir tout en faisant rêver, et c’est ce qu’Andy Cassayre fait depuis plus de 20 ans et qu’il transmet aujourd’hui dans les cours qu’il dispense aux ateliers d’Arts Plastiques de l’agglomération de l’Etampois Sud-Essonne à Abbéville-la-Rivière et Morigny-Champigny.