Début août, la préfecture de l’Essonne a placé des rivières en état de « vigilance sécheresse » dont la Juine. Elle est surveillée par un syndicat mixte appelé le SIARJA. Ses agents interviennent sur le terrain pour surveiller au mieux cette situation de crise.
Le SIARJA agit pour préserver les cours d’eau, prévenir les inondations et les sécheresses en lien avec la rivière de la Juine. « Comme les montagnes et le littoral, les rivières sont des espaces naturels protégés, indique Jérôme Greffeuille, responsable du pôle Rivière, Milieux et Continuités écologiques (RMCe). La Juine et la vallée sont des bijoux de notre coin de France. »
Le SIARJA profite de trois stations hydrométriques de surveillance : à Etampes, Bouray-sur-Juine et une dernière à Saclas. Elles ont pour objectif de mesurer le débit et le niveau de l’eau en continu.
Une surveillance accrue
Ce vendredi 19 août, trois agents se sont rendus sur place pour prendre les mesures manuellement et comparer les données avec celles des différentes stations. « Nous procédons à une intervention humaine dans les périodes de crise et de grosse vigilance pour avoir les données les plus justes, vérifier les données des stations et c’est aussi l’occasion de sensibiliser les riverains qui viennent à notre rencontre », précise Jérôme Greffeuille.
A l’aide d’un courantomètre, Bertrand Multon, technicien rivière, applique un protocole de mesures : vitesse, profondeurs, largeurs du cours d’eau. Un logiciel permettra de faire une moyenne et de savoir si le seuil est normal, en vigilance sécheresse ou crue. « Avec le courant, l’eau est mieux oxygénée et rafraîchie. Sans ça, l’eau se réchauffe, l’oxygène diminue, la concentration en nutriments augmente, les bactéries se développent, on parle alors d’eutrophisation, et la faune et la flore peuvent être touchés », précise le responsable.
Tout un milieu aquatique à préserver
La Juine est essentiellement alimentée par la nappe phréatique de la Beauce, une réserve d’eau naturelle, souterraine et essentielle pour six départements : l’Eure-et-Loir, le Loir-et-Cher, le Loiret, les Yvelines, la Seine-et-Marne et l’Essonne. L’été, le niveau baisse en raison du manque de précipitations et des nombreuses sollicitations en surface liées à l’alimentation en eau potable, l’industrie et l’irrigation en agriculture.
Pour le syndicat mixte, il est difficile d’avoir une vision sur ce que nous réserve l’avenir : « Avec le changement climatique, il est à craindre des épisodes météorologiques plus intenses et plus fréquents. Avec nos partenaires, nous favorisons donc une vision globale, on ne peut pas prendre en compte seulement la rivière. Nous agissons ainsi pour protéger cette nature et son environnement humain, en conservant chaque composant de la Juine pour la préserver, son lit, ses ombrages, ses herbiers, ses zones humides, mais également en prévenant les phénomènes de ruissellement ou la pollution diffuse…Un ensemble de clefs qui doit assurer la résilience des milieux aquatiques et notre adaptation au changement climatique ».