Essonne : à Lisses, la fête foraine enfin déconfinée

Après une kyrielle de refus municipaux, la saison des fêtes foraines va enfin pouvoir commencer. La première du département aura lieu du 19 au 21 juin à Lisses. Un feu vert réjouissant pour les les forains, qui auraient du commencer le travail depuis le mois de mars. 

Mercredi après-midi, sur le parking du complexe sportif Stéphane Diagana à Lisses, manèges et stands sont en pleine installation. Les forains se pressent, il ne leur reste que deux jours avant le lancement de la fête foraine, la première de l’Essonne. « Les restaurants ont eu des dates de réouverture, les cinémas aussi, mais nous non, on était dans le flou », explique Julien Gerbaud, un forain habitué de l’évènement. Après plusieurs semaines de navigation en eaux troubles, les distributeurs de « divertissement populaire » reprennent enfin le travail, alors que l’arrivée du Covid-19 coïncidait avec le début de leur période d’activités. 

Surprise. Malgré le feu vert de la préfecture, ce sont les mairies qui ont plutôt fait la moue. Et elles sont nombreuses : « Cheptainville, Olainville, Etampes, Marcoussis, Méréville, Angerville, Les Molières… », détaille Romuald Mignaton, forain lui aussi. A Lisses, la fête foraine se tiendra du 19 au 21 juin avec l’accord de la municipalité. « Nous remercions le maire Thierry Lafon. Car même si le gouvernement nous a accordé des aides financières [1 500 euros par mois, ndlr], on a besoin de travailler, nous ne sommes pas des assistés », s’est exprimé Julien. Outre Lisses, la fête devrait aussi se tenir à Morsang-sur-Orge et Massy ce week-end. 

 

Dans le but d’attirer le public, Romuald Mignaton affiche cette pancarte un peu partout dans la ville.
Un calendrier toujours incertain 

Contexte sanitaire oblige, les fêtes foraines se plient à un protocole précis, concocté par les forains. C’était la condition sine qua none pour la reprise. « C’est le plus stricte de tous, puisqu’on a dû garantir des conditions par manège », appuie Julien. Mise en place de zone de jeux, désinfection du matériel, tickets déposés dans des urnes… Concernant les attractions, il faudra prêter attention à la distanciation dans la file d’attente, aux feux de signalisation autorisant à commencer le parcours, aux voiles translucides placés aux zones de croisement des clients ou encore à l’organisation des sens d’entrée et de sortie. Du gel hydroalcoolique sera aussi proposé à chaque manège, aussi les forains seront masqués. Pour ce qui est des stands alimentaires, le paiement en carte bancaire sera à privilégier.

Habituellement, la fête foraine de Lisses rassemble près de 70 exposants. Cette année, ils ne sont qu’une vingtaine : « Certains de nos collègues sont partis en bords de mer, d’autres sont trop loin. Trop de fêtes ont été annulées, on ne sait même pas où on ira après », détaille Julien. Steeve Elsermans est venu de Dinan, en Bretagne. Industriel forain habitué de la fête, il a tenu à participer, même si la rentabilité ne sera pas forcément au rendez-vous. « J’ai parcouru 400 km avec mon manège ! C’est la première fois que je ne fais rien pendant trois mois, il n’y a pas un euro qui est rentré, et on a encore les crédits des manèges à payer… » Si certaines mairies continuent à être récalcitrantes, l’intersyndicale foraine menace de bloquer la tenue du second tour des municipales. « Nous sommes une profession très unie, si un collègue a un problème quelque part, on le rejoint », met en garde Julien.