Après deux mouvements de grève lors de la précédente année scolaire, les tensions sont plus présentes que jamais au sein de l’établissement.
Rien ne va plus au lycée Tesla, et dès ce lundi 5 septembre, un mouvement de grève rassemblant un grand nombre de personnels a eu lieu pour dénoncer les conditions de travail globales.
« Nous avions posé le préavis de grève dès juillet dernier pour avoir un signal fort : nous ne voulions pas d’une année de plus dans ces conditions. Et en arrivant le 31 août, nous remarquons tristement que rien n’a changé. Alors nous repartons en croisade, pour préserver le respect de nos droits, pour préserver la qualité du service d’éducation de presque 2000 élèves », confient les enseignants dans une lettre au proviseur.
Des options mises en danger par une manipulation ?
Les sujets d’inquiétude sont nombreux. Les matières optionnelles d’enseignement sont au premier rang de ces inquiétudes. « Pas assez d’élèves pour ouvrir l’option », cette phrase les professeurs l’ont entendue trop souvent. Mais ils s’interrogent sur une possible “manipulation des chiffres”. « Comment l’option Développement Durable, pour ne citer qu’elle, est passée du taux plein à seulement 1 élève inscrit », s’interrogent les enseignants. Alors qu’il s’agit de l’enjeu majeur de ce siècle, et d’une préoccupation majeure des jeunes français, on est effectivement en droit de s’interroger. Pour la plupart des options, la situation est identique.
Autre sujet de grogne, l’annualisation des heures de cours, sujet qui touche particulièrement l’enseignement professionnel au sein de l’établissement. « En systématisant ces heures annualisées, particulièrement dans la voie professionnelle, des professeurs qui par exemple effectuent un service de 21 heures de cours par semaine ne sont rémunérés que pour 19,3 heures », expliquent les manifestants.
Ajoutez à cela des demi-groupes à 24 élèves ou des choix d’orientation amendés par le proviseur-président du Conseil de classe, les enseignants sont plus unis que jamais. Mais leur plus forte inquiétude concerne leurs collègues des services administratifs. « Ils sont à bout et j’ai vraiment peur pour eux. Ils ont déjà subi cela une année et ils ne pourront pas supporter cela une année de plus », commente Emmanuel Deflers, du syndicat SNEP-SNES.
Des problèmes d’affectation pour les élèves entrant en seconde
Les enseignants ont même reçu une lettre de soutien de personnels d’un établissement géré précédemment par le proviseur qui ont subi les mêmes entraves à leur travail. Un soutien qui les conforte dans la volonté de “ne rien lâcher”.
A l’extérieur de l’établissement également, la colère gronde. En effet, de nombreux problèmes d’affectation touchent des élèves qui devraient normalement être scolarisés au sein de l’établissement dourdannais. Ainsi, plusieurs élèves qui étaient l’an dernier au collège Condorcet situé à 200m du lycée n’ont pas pu bénéficier d’une affectation au sein du lycée Tesla. Résultat, ils restent au collège. « Pourtant, des élèves venus d’Arpajon ou de Sainte-Geneviève-des-Bois font leur rentrée au lycée Tesla », s’agace une personnalité locale. Dans la ville de Dourdan, les bruits sur les dysfonctionnements de l’établissement, auparavant une fierté de la ville, vont bon train.
Des réponses fortes de la direction académique sont attendues cette année. « L’an dernier, nous avons bien senti qu’il n’y avait pas eu d’écoute et que l’on gagnait du temps », confie un enseignant. Pas question d’en rester là cette année.