Depuis le mardi 3 janvier, la société de bus Tice, dont le dépôt est situé à Bondoufle et le siège social à Evry-Courcouronnes, est impactée par un mouvement social. L’appel a été lancé pour une mobilisation illimitée par plusieurs syndicats, dont Sud Solidaires, la CGT ou encore FO. Au plus fort de la grève, plus de 180 employés se sont déclarés grévistes. En jeu : l’augmentation des salaires. Au 17ème jour de la crise, aucun accord n’avait encore été trouvé. Entretien avec Mohamed Khoutoul, directeur général de l’entreprise depuis avril 2019.
Le Républicain de l’Essonne : Comment s’est passée la dernière réunion ?
Mohamed Khoutoul : « La dernière réunion a eu lieu mardi 17 janvier avec l’intersyndicale [ndlr Sud Solidaires, FO, CGT, Usapie, SNRTC, CFE CGC]. Les revendications salariales ont évolué depuis le 3 janvier, elles sont passées d’une augmentation de 12 % à 9,5 %, puis à 8,75 % avant d’arriver aujourd’hui à 6 %. Le but de cette réunion était de sortir de la crise, donc chacun est arrivé avec ses positions…
Le Républicain de l’Essonne : Quelles sont justement vos positions ?
Mohamed Khoutoul : Nous avions deux propositions. La première est une augmentation de salaire de 4 % sans prime de partage de la valeur (PPV). La seconde consiste en une évolution de 3 % mais avec une PPV à 1 500 €, ce qui permet d’augmenter le pouvoir d’achat de 90 % des salariés de 10 %, bien au-delà de l’inflation qui est à 5,9 %. […] La direction n’a jamais refusé les augmentations. Depuis 2017, chaque année, les salaires sont revalorisés de 1,5 %. La volonté est bien d’augmenter les salaires, mais une entreprise a un budget, et on ne peut pas aller au-delà de ce qu’on n’a pas.
Le Républicain de l’Essonne : Quel est le salaire de base d’un conducteur de bus ?
Mohamed Khoutoul : Les salaires sont fixés par la convention urbaine. Le salaire de base d’un conducteur de bus, sans ancienneté et sans prime, est de 2 087 € sur treize mois. Ce à quoi on peut additionner la « prime qualité sur critère » versée en janvier, qui représente 75 % du salaire de base, et ensuite la prime ancienneté, qui galope très vite. Après six mois passés dans l’entreprise, le salarié est augmenté de 3 %, de 7 % après un an, de 10 % après trois ans et de 12 % après cinq ans.
Le Républicain de l’Essonne : Comment fonctionne le réseau actuellement ?
Mohamed Khoutoul : Aujourd’hui nous sommes à 20 % de grévistes. lls étaient 21 % hier et devraient être 18 % vendredi 20 janvier. On est à 60 % du trafic assuré. Le mouvement se décline de plus en plus car les grévistes ne sont pas payés.
Le Républicain de l’Essonne : Aucun accord n’a encore été trouvé… A quoi vont mener les négociations ?
Mohamed Khoutoul : Pour le moment, on a fini les négociations. Il faut noter que dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, deux réunions ont été organisées, puis deux autres suite à la grève. Nous avons formulé nos propositions ultimes. La suite, c’est le procès verbal de désaccord. »