Draveil : près de 500 migrants évacués d’un bâtiment voué à la destruction

Dans la nuit du 2 au 3 avril, une association parisienne a organisé l’installation de migrants au 75, boulevard du Général-de-Gaulle. En raison de la dangerosité des locaux évoquée par la mairie, ils ont été évacués.

Il y a ceux qui applaudissent, et ceux qui dénoncent. Le 3 avril, la mairie de Draveil clarifiait une situation via une publication sur sa page Facebook, en lien avec un évènement arrivé la veille au 75, boulevard du Général-de-Gaulle. Dans la nuit du 2 au 3 avril, près de 500 migrants ont été installés dans ce bâtiment par l’association United Migrants, basée à Paris. Locaux qui, selon les dires de la mairie, devraient bientôt être vendus et une partie détruite. Lundi 4 avril, tous les migrants avaient été évacués. Avec l’aide de la préfecture et de l’association culturelle des musulmans de Draveil, certains ont été orientés vers des hôtels vers Massy, Fleury ou encore St-Michel, d’autres dans le Val-de-Marne et les Yvelines.

Comment cette association a eu vent du caractère vacant des locaux draveillois, autrefois utilisés par les associations ? « Ce sont des habitants, solidaires de notre cause, qui nous en ont parlé« , explique Romain Prunier, un des responsables de cette association qui aide les migrants et demandeurs d’asile dans leurs démarches administratives et leurs problématiques de logement. Vacants certes, mais dangereux selon la mairie. « Ce bâtiment a été préparé à être détruit, en partie […] On s’est retrouvé dans une situation incongrue, il y a des briques qui tombent du plafond, ça pose problème niveau sécurité, développe Sylvie Doncarli, adjointe chargée de l’urbanisme. En plus, il y faisait très froid. »

« Cette situation est sans rapport avec le conflit ukrainien »

« Cette situation est sans rapport avec le conflit ukrainien […] Il est déplorable qu’une association irresponsable […] utilise de telles méthodes, tentant de profiter du contexte politique actuel« , a regretté la mairie dans sa publication. Un contexte politique où on peut constater des différences de traitement entre les migrants ukrainiens et les migrants d’Afrique par exemple. « Pourquoi préciser « sans rapport avec le conflit ukrainien ?« , s’interroge Nolwen Imladris Vaillant dans les commentaires. Il y aurait des bons et des mauvais migrants ? » Pour le maire, la question n’est pas là : « Si les Ukrainiens avaient débarqué de la même manière, ça se serait passé pareil […] On ne fait pas n’importe quoi avec des vies humaines. »

De son côté, l’association dit n’avoir vu aucun indice d’une éventuelle future démolition partielle du bâtiment. « Ces personnes vivent à la rue… Et Il n’y avait rien d’indiqué […] L’électricité et l’eau étaient fonctionnelles. Aucune date n’a été arrêtée pour la démolition. » Au sujet de la dangerosité du bâtiment, « pour les salles qui n’étaient pas accessibles, on a simplement fermé les portes et averti les migrants« . Quant aux interventions des pompiers, celles-ci seraient dues à des problèmes de santé chez les migrants, en majorité des femmes avec enfants, et non à des accidents une fois à l’intérieur du bâtiment.