Découvrez la Maison Foujita et ses trésors [Galerie photo]

La maison-atelier Foujita vous accueille tous les week-ends à Villiers-le-Bâcle. Petit tour du propriétaire en images et en texte d’un musée pas comme les autres.

Saviez-vous que l’Essonne dispose de sa propre machine à remonter le temps ? Et que, mieux encore, elle est accessible à tous ? N’en déplaise à H.G Wells, celle-ci ne comporte ni dossier inconfortable ni levier compliqué et ne risque pas de vous propulser au temps des dinosaures. Elle prend en fait l’apparence… d’une petite maison, et vous ramène 60 années en arrière. D’apparence simple lorsqu’on la croise, sans y faire attention, la demeure du 7, route de Gif à Villiers-le-Bacle cache pourtant un trésor dans son enceinte : tout un pan de la vie d’un artiste de renommée internationale, Foujita.

Une maison aménagée dans les années 60

Petit retour dans le temps, donc. En 1960, le peintre (qui, comme vous le découvrirez dans sa maison, est aussi graveur, illustrateur, maquettiste ou encore couturier à ses heures perdues) décide de s’installer dans la petite commune essonnienne. Il y achète une maison en compagnie de son épouse. Il y passera les dernières années de sa vie au gré de la restauration (spectaculaire) ainsi que de l’aménagement de son domicile et de la préparation de son dernier grand projet : la création et la décoration de la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix, basée à Reims.

Foujita a acheté sa maison dans les années 60.

Plusieurs années après la disparition du « plus parisien des japonais » en 1968, son épouse Kimiyo fera don de la demeure et de ses trésors au Conseil général de l’Essonne. Un cadeau inestimable qui aboutira à l’ouverture au public de la Maison-atelier Foujita en l’an 2000. Une maison qui a gardé tous ses trésors, comme si le maître des lieux y vivait encore.

Cape Dior, jardin et tableaux

Là-bas, l’originalité du peintre est respectée dès le départ puisqu’on commence la visite… par le sous-sol. Une incongruité qui n’en est pas vraiment une puisqu’il s’agit en fait de l’entrée arrière de la maison, directement attenante au jardin. On glisse donc un premier pied dans l’intimité de Foujita à travers sa cuisine. L’occasion de faire immédiatement connaissance avec l’aspect « touche à tout » de l’artiste. Les carafes d’eau, nappes et rideaux confectionnés par ses soins cotoient les bols bretons et décorations dénichés dans les brocantes dont il était friand.
Place ensuite à la salle à manger où l’imposant porte cochonaille défend le terroir français face aux meubles espagnols et à l’étonnante chaise de Rhénanie.

Le tableau « Avec qui voulez-vous lutter ? »

Un étage plus haut, nous voici au rez-de-chaussée. En passant sous l’imposant tableau « Avec qui voulez-vous lutter ? », on aperçoit un peu plus loin la cape Dior du résident, installée à coté de la porte d’entrée. On découvre également l’un des thèmes de la maison : un cache-cheminée représentant des scènes de jeux d’enfants. Quelques pas de plus nous amènent vers le lieu de vie principal, le salon jouxtant la chambre à coucher. Vêtements, dictionnaire annoté ou encore tourne-disque (Foujita était amateur de théâtre japonais et de Charles Aznavour, apprend-on) se laissent ainsi découvrir au fil de la visite. Un tour du propriétaire qui s’achève un peu plus haut, après quelques escaliers, pour ce qui représente sans doute le véritable joyau de la maison : l’atelier du maître.

Un petit tour au musée ?

Voguant près d’une table à dupliquer, de tableaux, d’esquisses ou d’outils insolites, nous avons affaire à une caverne d’Ali Baba. Sur le mur du fond se dresse une fresque monumentale, préfigurant ce que sera la chapelle de Reims. En cherchant bien, on peut également distinguer un tableau représentant probablement les différentes compagnes de Foujita (peu à leur avantage) ou encore la taille du peintre, annotée quelque part (1m64, pour les plus curieux).

L’atelier de la maison fourmille de détails étonnants.

De quoi conclure de manière spectaculaire une visite pas comme les autres, avant de se rendre dans l’immense jardin, son érable japonais planté par Foujita lui-même, sa rivière sèche et ses illustrations de l’artiste accrochées aux arbres. Sans oublier le petit musée placé dans l’ancien presbytère, voisin de la maison, qui vous en apprendra plus sur la vie et l’œuvre du maître des lieux. « Cette maison est un havre de paix, conclut Florence Gatard, chargée du public à la maison-atelier Foujita. Elle a tous les codes de la modernité et lorsqu’on y arrive un peu coincés, on en repart libérés, apaisés. »
Alors, prêts à remonter le temps pour quelques heures ?

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Maison-atelier Foujita – 7, route de Gif à Villiers-le-Bâcle.
Entrée libre et gratuite
Ouverture habituelle les samedis de 14 heures à 17 heures  et  les dimanches de 10 heures à 12h30 et de 14 heures à 17h30.
Visites sur rendez-vous en semaine les mercredis et vendredis matins.
Renseignements et réservations au : 01.69.85.34.65.

Robin LANGE
Robin LANGE
Journaliste dans le nord de l'Essonne. Il traite notamment les sujets de Paris-Saclay.