A quelques jours de la diffusion de la finale du Tremplin musical du Rack’am, le samedi 30 janvier à 20 heures, le Républicain vous propose d’entrer dans les coulisses du tournage de l’événement, qui s’est déroulé une semaine plus tôt.
A peu de choses près, on se croirait revenus dans le monde d’avant. Sur la scène du Rack’am, éclairée comme à ses plus belles heures, les instruments sont prêts. Guitares et batterie attendent patiemment leurs musiciens, promesse d’un concert énergique. En attendant la fin du discours inaugural de Nicolas Méary, maire de Brétigny-sur-Orge, une bande de garçons vaque à ses occupations dans la petite loge qui jouxte la salle principale. Ils forment trois groupes : Saturday Afternoon, Iris et Toan’co. Après de longs mois sans arpenter la moindre scène, l’heure est venue pour eux de faire vibrer à nouveau une salle de spectacle. Ce sera donc celle du Rack’am et l’enjeu est important pour ces groupes locaux : une place de lauréat de la sixième édition du Tremplin Musical de l’institution Brétignolaise.
Pour se rendre compte des malheureux effets de la crise sanitaire, ce n’est donc pas vers la scène qu’il faut se tourner, mais vers le public. Au premier rang, en lieu et place des habituels amateurs de pogos, quatre caméras. Charge à elles (et aux techniciens qui les manient) de capter au mieux le spectacle, qui sera diffusé samedi 30 janvier à partir de 20h sur la page Facebook du Rack’am. Un peu plus loin, le jury composé d’élus de la municipalité, de membres de l’équipe de la salle de concert et du service jeunesse tiennent lieu d’audience « physique » pour les artistes. Après quelques minutes de derniers réglages sonores et vidéo, les réjouissances peuvent commencer. « Action ».
Un samedi après-midi en musique
« Bonjour à tous qui nous suivez depuis vos ordinateurs, votre portable ou même depuis Tinder ! » Premiers à entrer en scène, Tom, Antoine, Alexis et Léo, le facétieux quatuor de Saturday Afternoon, chemises blanches ou vestes noires sur les épaules. Arrivé avec plusieurs heures d’avance (suite à une sombre histoire de mauvaise lecture du programme de la journée), c’est peu dire que le groupe Yerrois est fin prêt à ambiancer les spectateurs et vidéospectateurs. Le rock est efficace, les riffs de guitare entraînants à en juger par les membres du jury qui tapent du pied.
Un câlin collectif de congratulations et une interview vidéo plus tard, les garçons sortent prendre un bol d’air bien mérité. « Après des mois à répéter dans une chambre avec une batterie électronique, ça fait du bien ! », glisse le batteur. « Pour le groupe Saturday Afternoon, on ne pouvait rêver meilleur moment qu’un samedi après-midi pour jouer », plaisante de son côté le bassiste.
Encore du rock, avant la poésie
L’aération de la pièce et les nouveaux réglages effectués, c’est au tour du rock alternatif du groupe Iris d’enflammer la scène. Le passage de Mathis, Steven, Thibaut et Marek est l’occasion d’observer la puissance des guitares électriques qui se superposent, de se mettre « des décibels dans les oreilles », comme le note l’un des guitaristes après le concert.
L’occasion également, comme pour tous les artistes du jour, de découvrir un style de prestation un peu particulier. Face à des internautes. « Comme on donne toujours tout sur scène, le fait de jouer devant une caméra n’est pas si déstabilisant, d’autant qu’il y avait tout de même quelques applaudissements, souligne le chanteur d’Iris, originaire de Boutigny-sur-Essonne. On s’y fait, mais je n’aimerais pas m’y habituer, vivement que le public revienne. »
Derniers concurrents en lice, les membres de Toan’co parviennent habilement à modifier l’ambiance de cette finale. Après les guitares, place au beatbox et au synthétiseur de Rémi, qui accompagnent des textes soignés, écrits et clamés par Antoine.
« Merci d’être devant vos écrans pour soutenir les artistes émergents, démarre le parolier. Les gros artistes vont s’en sortir, les grosses boîtes aussi. Nous… »
Au fil des chansons humanistes du groupe, l’on découvre un style de musique original, invitation au voyage à mi-chemin entre le slam et la chanson française. A l’issue d’une prestation réussie, le duo savoure ce retour sur scène. Même si, bien évidemment, les concerts retransmis sur le web ne sont pas la panacée. « Je dirais que c’est « énerkiffant« , juge Antoine. D’un côté c’est très agréable de rejouer dans des conditions professionnelles, mais d’un autre, on joue de la musique aussi et surtout pour rencontrer les gens. Et en ce moment, c’est pour le moins compliqué. »
Rendez-vous le 30 janvier à 20 heures
Après quelques heures d’enregistrement, l’après-midi se termine donc, pile à l’heure pour le couvre-feu, au rythme des traditionnelles photos des groupes et des équipes de la structure. « On est heureux de se retrouver, de proposer un spectacle de qualité, se réjouit Bérangère Salles, directrice du Rack’am. De manière générale, cela fait du bien de voir les groupes s’exprimer sur scène. C’est là le cœur de nos métiers. »
En attendant de pouvoir profiter de l’ambiance sur scène ou dans vos écouteurs (les EP respectifs de chaque formation sont en préparation), rendez-vous donc samedi soir pour découvrir le montage final du concert, ainsi que les grands gagnants d’un Tremplin décidément pas comme les autres.