Cyclisme [Tour d’Espagne] : Kenny Elissonde leader surprise

Kenny Elissonde (Trek-Segafredo) a endossé le maillot rouge du Tour d’Espagne mercredi soir à l’issue de la 5e étape après que l’ancien leader, l’Estonien Rein Taaramäe (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux), a été retardé dans une chute à huit kilomètres de l’arrivée.

Huit ans après son coup d’éclat au sommet du mythique Angliru, Kenny Elissonde a retrouvé la lumière sur les routes du Tour d’Espagne. Deuxième du classement général grâce à sa 3e place dans la troisième étape, lundi au Picón Blanco, le natif de Villemoisson-sur-Orge s’est encore mis en évidence en échangeant son maillot à pois de meilleur grimpeur avec celui du maillot rouge de leader, mercredi soir à Albicete. Le coureur de l’équipe Trek-Segafredo a profité d’une chute massive, à huit kilomètres de l’arrivée, dans laquelle a été pris l’ancien leader de la course, Rein Taaramäe (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux), abandonnant 2’21 » sur la ligne. « Je n’ai pas vu la chute. J’étais dans les dix-quinze premières positions à ce moment-là. Ce n’est pas comme ça que je voulais prendre le maillot, a commenté Kenny Elissonde. Mais si on m’avait dit ce matin (ndlr : mercredi) que j’endosserais le maillot rouge à l’issue de cette étape venteuse, honnêtement je ne l’aurais pas cru. Je suis désolé que Rein l’ait perdu dans une chute. On ne veut jamais ça en cyclisme. Mais aujourd’hui avec le vent et les bordures, la course était vraiment nerveuse. »

Professionnel depuis 2012

Passé par le CC Igny-Palaiseau 91 (1999-2002), l’EC Juvisy-Viry (2003) et l’AS Corbeil-Essonnes (2004-2007) durant ses jeunes années, Elissonde est passé professionnel en 2012 au sein de l’équipe FDJ. Habitant à l’époque encore dans l’Essonne, il n’était pas rare de le voir arpenter les routes du département, avec son coéquipier Yoann Offredo, lors des ses sorties d’entraînement. Parti vivre ensuite à Nice quand il a rejoint, en 2017, les rangs de l’équipe Sky, le grimpeur de poche (1,69 m pour 52 kg) a été l’équipier de luxe de Chris Froome et Geraint Thomas en montagne. Cela n’a pas empêché l’équipe américaine de le remplacer par David De La Cruz la veille du départ du Tour d’Espagne 2019. Mais depuis, il a su rebondir chez Trek-Segafredo. Agé de 30 ans, il a disputé cet été son deuxième Tour de France (36e), marqué par une 2e place dans l’étape du Mont Ventoux, et disputé la course en ligne des Jeux olympiques de Tokyo (38e).

Leader de la Vuelta sans le vouloir, Kenny Elissonde succède à Nicolas Edet (Cofidis), dernier Français à avoir porté La Roja une journée en 2019. Il va tenter de faire mieux mais sa tache s’annonce compliquée. Il ne compte que cinq secondes d’avance sur le Slovène Primoz Roglic (Jumbo-Visma), double vainqueur en titre, avant d’attaquer, ce jeudi, les pentes de l’Alto de la Montaña de Cullera, un piton rocheux d’un peu moins de 2 km et une pente à 9,4 % de moyenne, point d’orgue de la 6e étape.

A.F.

 

Aymeric Fourel
Aymeric Fourel
Rédacteur en chef adjoint des Sports au Républicain de l'Essonne.