Vendredi 21 avril a eu lieu la cérémonie d’inauguration de la nouvelle plaque du collège de Crosne. Il se nomme désormais Michel Berson – Bellevue, en hommage à celui qui a dirigé la ville pendant 21 ans.
C’est en présence de sa femme, de ses filles et de ses petites filles qu’a eu lieu la cérémonie. Vendredi 21 avril, Philippe Kaczmarek, proviseur du collège de Crosne, recevait plusieurs élus (François Durovray, président du Conseil départemental, Bertrand Gaume, préfet de l’Essonne, Laure Darcos, Jean-Raymond Hugonet et Daphnée Ract-Madoux, sénateurs, ou encore Michaël Damiati, maire de Crosne) à l’occasion de la cérémonie inaugurative du nouveau nom de l’établissement. Jusqu’ici appelé collège Bellevue, il faudra désormais ajouter Michel-Berson avant Bellevue, en hommage à une personnalité politique importante pour la ville et le département.
Michel Berson, qui aurait dû souffler ce jour-là sa 78ème bougie, a été maire de Crosne de 1977 à 1998, député de 1981 à 1997, président du Conseil général de l’Essonne (ancien Conseil départemental) de 1998 à 2011 et enfin sénateur de 2011 à 2017. « On se construit en s’appuyant sur le passé, donner son nom à l’établissement est une occasion pour les élèves de savoir qui il était« , a déclaré le président du Conseil départemental, ancien collègue de Michel Berson, malgré leurs divergences politiques. « Par chacune de ses décisions, il a pesé sur le destin du territoire et de ses habitants. Il a pesé pour qu’un certain nombres d’équipements reviennent en Essonne comme le synchrotron soleil [ndlr, un accélérateur d’électrons destiné à produire un rayonnement électromagnétique]. C’est à partir de ça qu’est née l’idée de créer un cluster à Paris-Saclay« , a fait savoir Bertrand Gaume, préfet de l’Essonne. Emma Berson, petite fille de l’homme politique qui est décédé en avril 2021, a remercié François Durovray pour ce geste, ainsi que l’ensemble des élus du Conseil départemental, qui avait voté la mesure le lundi 3 avril. « C’était un homme de cœur, sincère et profondément humain« , s’est exprimé sa petite fille.
Une appellation qui ne plaît pas à tout le monde
Si cette initiative a globalement plu, il est important de noter que des voix se sont élevées contre. Avant que la cérémonie ne débute, les élus ont été accueillis par plusieurs professeurs de l’établissement, qui n’ont d’ailleurs pas été invités à entrer. « 49.3 pour nos pensions, 49.3 pour Berson. On nous prend pour des … ? » pouvait-on lire sur l’une des pancartes brandies par les membres de l’équipe enseignante. Emilie Chazette-Guillet, professeure en lettres, détaille les raisons de leur colère : « La politique n’a rien à faire dans l’Education nationale […] Il n’y a pas grand monde qui le connaisse, c’est de l’entre-soi, des amitiés politiciennes. » Les professeurs estiment que dans l’idée de rebaptiser l’établissement, une liste de noms aurait pu être communiquée aux élèves et aux familles. Au delà de ce changement de nom, procédure pour laquelle le conseil d’administration du collège aurait émis un avis défavorable selon les manifestants, c’est le manque de moyens général de l’établissement qui a été pointé du doigt, notamment par Laure Lelouard, qui enseigne l’espagnol. Les professeurs évoquent un manque de personnel pour l’entretien et la maintenance ou encore un manque de places à la cantine. « On n’a pas de préau, on a attendu trois ans pour avoir un vidéoprojecteur, en salle des profs on n’a que sept ordinateurs qui fonctionnent pour 60 professeurs« . Le manque d’argent serait le principal motif évoqué par le Département quand les professeurs réclament davantage. Vendredi 21 avril, ils se demandaient quels coûts engendrait ce changement de nom. A noter que les professeurs ne sont pas les seuls à avoir protester. Après les discours officiels, deux délégués ont pris leur courage à deux mains pour monter au pupitre. Ils sont allés au combat avec une pétition qui a récoltée 200 signatures, qui a été remise à François Durovray. « On aurait voulu être informés pour au moins avoir un mot à dire. C’est nous qui allons devoir porter ce nom« , a transmis la jeune fille.
Du côté du Conseil départemental, la procédure est lisse. « Tout s’est fait en concertation avec les représentants des professeurs et parents d’élèves du conseil d’administration« , a répondu Samia Cartier, conseillère départementale et première vice-présidente de la commission autour de l’Education, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. Elue depuis juin 2021, elle ne saurait « répondre des manquements qui ont pu se produire avant les élections« . Elle assure que chaque demande émanant des collèges est prise en compte, mais rappelle le contexte. « Il arrive qu’on prenne plus de temps à satisfaire certaines demandes. On était dépendant des tensions sur le marché des matériels électroniques. » A propos des coûts engendrés par ce changement de nom, le département précise. Grâce à un « marché départemental de signalétiques« , la plaque n’aurait coûté pas plus de 500 €. Pour ce qui est des « autres changements dans la vie de l’établissement« , le Département promet de soutenir l’investissement (il y aura par exemple le changement de carnets scolaires).
Il faudra attendre pour le futur préau
Concernant le préau qui se fait attendre, Samia Cartier assure que des visites auraient été menées par les services départementaux entre fin 2022 et début 2023 « afin de voir quels travaux pourraient être faits« . « On a 101 collèges dans le département, on a donc beaucoup de travaux. La demande n’est pas mise sous le tapis, le préau arrivera, il faut reprendre de la hauteur départementale« , a conclu le Département, qui promet que cette plaque n’impacte pas le budget du collège.