Une centaine de makers (imprimeurs 3D) du département fabriquent et assemblent des visières pour les professionnels mobilisés sur le front.
La mobilisation s’est mise en place tout naturellement. Alors que les professionnels de santé voient leur stock d’équipement de protection diminuer de jour en jour, de nombreux Essonniens se sont mobilisés pour fabriquer des visières afin de remplacer les masques et les lunettes. Réunis dans un groupe Facebook créé au début du confinement par Anthony Seddiki, une centaine de makers (imprimeurs) utilisent leur imprimante 3D pour confectionner cet outil grâce à des plans et une véritable entraide. De nombreux particuliers, mais aussi des professionnels, à l’image de Pierre et Martin de l’entreprise Prinsoles, basée à Villebon-sur-Yvette. Le binôme, qui d’ordinaire utilise son parc de machines pour produire des semelles orthopédiques, fabrique aujourd’hui plus de 1 000 visières par jour. « Cela représente 25 % de la production quotidienne en France ! Nos vingt imprimantes 3D fonctionnent 24h/24, nous sommes mobilisés au maximum pour équiper gratuitement toutes les personnes sur le terrain : les hôpitaux mais aussi les pompiers, les forces de l’ordre, les médecins généralistes, les grandes surfaces ou encore les agents d’entretien », détaille Pierre Riggio.
Le jeune Essonnien peut compter sur plusieurs bénévoles pour assembler les visières mais également sur des dons de particuliers, prêts à offrir tout le matériel nécessaire à la confection d’une visière. Car depuis le début de la mobilisation, les entrepreneurs ont dépensé 6 000 euros. « Nous avons lancé une cagnotte pour obtenir quelques dons. On essaie aussi d’entrer en contact avec les maires et les agglomérations pour obtenir des subventions. Cet argent permet d’acquérir des bobines PLA ou PETG, des feuilles transparentes plastifiées, des élastiques de 20 mm et des cartons. C’est simple, 1 € versé = une visière ! », poursuit Pierre. Le mardi 14 avril, 4 370 euros avaient été récoltés.