Ce soir à Vigneux, des enfants montent sur scène aux côtés de chanteurs lyriques

Vendredi 29 juillet, une quinzaine d’enfants issus de deux associations vigneusiennes vont investir les planches de la salle Daniel-Féry pour présenter l’opéra L’elixir d’amour. Ils seront accompagnés de la compagnie Op’là !, à l’origine de cet opéra participatif, qui a notamment pour mission de démocratiser l’accès à cet art jugé élitiste.

Aminata, Hamna, Lise, Zeineb et Leïna ont toutes entre 6 et 9 ans. Jeudi 28 juillet, elles étaient dans les coulisses de la salle Daniel-Féry à Vigneux-sur-Seine. « Travailler la voix c’est pas difficile ! On l’a fait en prononçant nos prénoms avec émotions« , s’accordent à dire les jeunes filles, avant de démontrer comment on exprime la joie, l’étonnement ou encore la colère. Au total, ils étaient douze filles et un garçon à participer à la répétition générale de l’opéra L’Elixir d’amour. Issus des associations La parentaise enfantine et l’Association de soutien scolaire et d’intégration sociale de la Croix-Blanche (ASSISCB), toutes deux œuvrant pour le bien-être des Vigneusiens, les enfants vont enfin concrétiser le fruit de leur travail, ce soir à 20h.*

Une semaine, c’est le temps de préparation qu’ont eu ces apprentis chanteurs lyriques, aux côtés de professionnels, pour s’imprégner d’une part des techniques, et d’autre part du récit. Julien Lamour, metteur en scène, ainsi que les solistes Anara Khassenova, Anaïs Merlin, Hoël Troadec, Sergio Villegas Galvain et Matthieu Toulouse étaient là pour les guider pendant les répétitions, et monteront avec eux sur scène ce soir. Tous font partie de la compagnie Op’là ! Les créations lyriques, qui se définie comme « l’opéra pour tous ceux qui ne savent pas par où commencer avec cet art« . Concernant le récit, qui tourne autour d’une histoire d’amour rythmée par un charlatan aux produits supposés miracles, la compagnie étant « spécialisée dans l’adaptation en version courte et dynamique de grands classique de l’opéra« , le texte de Donizetti n’est pas présent dans son intégralité, mais le spectacle dure tout de même entre 1h et 1h20. Si les dialogues sont en français, les chants, eux, sont restés en italien. Côté mélodie, c’est l’accordéoniste Emorine Doni qui donne le tempo aux échanges.

« Moi j’aime bien chanter maintenant ! », a indiqué une jeune fille.
« Ce sont des graines culturelles que nous semons »

Créée en 2018 à Crosne par la metteure en scène Claire Manjarrès, la compagnie a plusieurs missions. L’elixir d’amour, aussi réalisé à Quincy-sous-Sénart entre le 18 et 22 juillet, s’inscrit dans le volet spectacles participatifs. Op’là ! souhaite également créer, transmettre un savoir-faire, démocratiser, accorder opéra avec durable, notamment en imaginant une éco-conception de la scénographie, proposer des ateliers autour de l’opéra, de la médiation et des actions culturelles en milieu scolaire. Malgré la pandémie, elle a déjà vu plus de 2 000 spectateurs. « C’est une formidable opportunité culturelle, l’ouverture vers un champ des possibles très très large, la découverte d’un art réputé élitiste qui devient accessible. Ce sont des petites graines culturelles que nous semons« , s’est exprimé Karima Guenivet, co-fondatrice de la Parentaise enfantine. Selon le ministère de la Culture, « seules 10 % des représentations ont lieu en zone rurale ou en dehors des maisons d’Opéra« , « situées pour la plupart dans des grandes villes, principalement dans l’agglomération parisienne« , ajoute la compagnie, et le public familial ne représente que 21 % des spectateurs de ce genre de représentations.

*Le spectacle commence à 20h dans la salle Daniel-Féry à Vigneux-sur-Seine. L’entrée est gratuite.