Dans le cadre du festival Action Enfance fait son cinéma, une vingtaine d’enfants du Village Action Enfance de Villabé a tourné un court-métrage sous la supervision d’étudiants en cinéma.
Plongée dans une semi-obscurité, la salle polyvalente Paul Poisson est le théâtre d’une scène cocasse. En ce vendredi 16 avril, un film est en plein tournage. Jusqu’ici rien de bien surprenant. Mais sur le plateau, au milieu de la pièce, ce n’est pas une, mais bien deux équipes de techniciens qui se font face. Où sont donc passés les acteurs ? Clap en main, une assistante vient se placer devant une grosse caméra. « Silence sur le plateau. Le Divin 7, Un sur huit, première. » indique t-elle avant que ne résonne l’instrument de cinéma. Après une petite seconde de battement, plus un bruit. Les deux escouades s’agitent. La scène peut démarrer.
Le cinéma, discipline thérapeutique
Côté droit, la première équipe, bien qu’inexpérimentée, a tout de véritables professionnels. Il s’agit d’une quinzaine d’étudiants de l’école de cinéma l’Esra, venus réaliser ce qui est, pour la majorité d’entre eux, leur premier projet d’ampleur : le court métrage « Le Divin 7 ». L’histoire d’un réalisateur oscarisé qui, à l’occasion de sa remise de prix, décrit la bonne ambiance qui a régné sur son tournage. Un discours qui s’avère bien loin de la réalité…
Côté gauche, jouant le rôle de cette équipe de tournage finalement bien dissipée, on peut croiser Alexia, Sofiane, Allyana ou encore Kellyana. Autant de jeunes (une quinzaine en tout) du Village d’enfants de Villabé, venus participer, sur leurs vacances scolaires, au projet des étudiants dans le cadre du festival Action enfance fait son cinéma. « Pour des enfants placés sur décision judiciaire, à l’histoire bien sûr particulière, le cinéma peut se révéler thérapeutique, souligne Marthe Lémant, de la fondation organisatrice de l’événement Action Enfance. Ils apprennent ici la patience, la discipline, mais également à être fiers d’eux concrètement en se voyant à l’image. »
Un avis que semblent partager Sofiane, 13 ans, qui ferait presque office d’habitué des plateaux après avoir joué un médecin et un écolier lors des précédentes éditions du festival (dont c’est la quatrième mouture, ndlr) et qui occupe cette année le rôle principal, ou Allyana qui, du haut de ses dix ans, se rêve plutôt athlète olympique qu’actrice à l’avenir mais que l’activité « amuse beaucoup »
Rendez-vous à la fin du mois d’août pour voter
Derrière la caméra, Valentin Buronfosse semble serein, bien que probablement un peu plus tendu que sa cohorte de petits comédiens. Et pour cause : en deuxième année d’école de cinéma, le jeune réalisateur de 19 ans est en pleine compétition. Pas (encore) l’Oscar comme son alter égo fictif, mais un prix tout de même prestigieux puisque Le Divin 7 affrontera quinze autres courts-métrages tournés dans les Villages d’enfants de toute la France, au cours d’une cérémonie qui devrait se tenir au Grand Rex en septembre prochain. Avec pour juges les internautes, mais également des professionnels reconnus du cinéma.
Pas de quoi effrayer toutefois le cinéaste (pour qui la victoire n’est « pas le but premier »), qui peut en plus compter sur des enfants particulièrement investis. « Ce sont des crèmes, sourit Valentin Buronfosse. Il faut parfois gérer les agitations, les frustrations mais je suis très agréablement surpris car ils nous écoutent bien et sont adorables. » Charge désormais à tout ce petit monde et aux spectateurs d’attendre la fin du mois d’août, date à laquelle Le Divin 7 apparaîtra sur les écrans.